Le Kenya avait sollicité des pasteurs, Leslie Voltaire interpelle la Notre-Dame du Perpétuel Secours et les hommes armés qui terrorisent la population se disent aussi sous couverture mystique.
Depuis 2022, Haïti est plongée dans une crise sans précédent. L’insécurité, le kidnapping, les viols, les assassinats, les massacres deviennent le quotidien des Haïtiens. Les autorités et les forces de l’ordre du pays peinent à trouver une stratégie efficace capable de remettre le pays sur les rails de la sécurité, de la stabilité et du redressement de l’État.
Trois (3) ans, le vase n’est pas inversé. Les pays qui ont mené les grandes guerres du monde, qui ont rétabli l’ordre et « neutralisé » des hommes comme Kadhafi, Ben Laden,…, sont aujourd’hui déroutés par des hommes armés en Haïti majoritairement composés d’enfants et d’adolescents selon les données de l’UNICEF (50% des gangs armés sont composés d’enfants selon l’agence onusienne).
Trois (3) ans, depuis que les Nations unies, la communauté internationale s’investissent dans des solutions qui ne fonctionnent pas, tandis que la FOI ou la CROYANCE religieuse est au cœur tant des dirigeants que des hommes armés qui sèment la terreur.
Qu’est-ce qu’ils ont tous raté comme données essentielles ? Qu’avons-nous minimisé ? Qu’avons-nous banalisé ?
Le coordonnateur du Conseil présidentiel de transition (CPT) Leslie Voltaire affirme avoir profité de sa visite, la semaine dernière au Vatican, pour demander à Notre-Dame du Perpétuel Secours, la patronne d’Haïti, de neutraliser les gangs armés qui continuent à semer le chaos dans le pays.
Le journal kenyan CT Magazine avait informé en avril 2024 que trois pasteurs kenyans avaient rejoint des responsables de ministères haïtiens et américains ainsi que la première dame du Kenya, Rachel Ruto, pour implorer l’aide divine en faveur d’Haïti. Ils ont prié pour la force de police multinationale.
Ils ont également participé à une réunion Zoom avec le chef de la coalition des gangs, Jimmy « Barbeque » Chérizier, selon Serge Musasilwa, un membre de la délégation. Les pasteurs voulaient savoir ce que les groupes de la société civile et les églises pensent des problèmes ; ils ont posé des questions sur les solutions ; ils ont cherché à savoir si les gangs étaient bien entraînés et ce qui les motivait.
Qui viendra neutraliser les gangs armés en Haïti ?
Le coordonnateur du Conseil présidentiel de transition (CPT) Leslie Voltaire a avoué son impuissance en admettant qu’il pourrait être impossible d’organiser les élections dans les « territoires perdus », les zones contrôlées par les bandits dans les départements de l’Ouest et de l’Artibonite représentant soixante-cinq pour cent ( 65%) de l’électorat du pays.
Il en a ajouté une couche à son retour de voyage. Voltaire informe avoir placé une image de la vierge, Notre-Dame du Perpétuel Secours, patronne d’Haïti, dans les jardins du Vatican. Nous lui avons demandé, dit-il, de neutraliser les gangs armés comme elle l’avait fait en 1881, lorsque le pays était ravagé par une épidémie de vérole qui faisait des dizaines de victimes chaque jour.
L’an dernier, des pasteurs conseillant le gouvernement kényan, s’étaient réunis pendant trois jours dans un hôtel de Nairobi pour prier pour les agents qui allaient être envoyés en mission en Haïti.
Les pasteurs de l’équipe de prière de la première Dame du Kenya Rachel Ruto ont même organisé une conférence Zoom avec Jimmy Cherisier alias Barbecue pour connaître sa motivation et voir si Dieu peut intervenir même à distance.
Entretemps, les gangs armés ont continué d’imposer leur loi.
La croyance mystique des gangs armés leur donne une impression d’être invincibles devant les autorités et la communauté internationale. Ils ont leurs fétiches, leurs « pwens ». Culturellement, les communautés dominées par ces derniers tendent davantage à croire dans la puissance mystique que dans le bras de fer de l’État qui tarde aussi à se montrer. Alors, la soumission fait place aux questionnements et au réveil citoyen.
Dieu est un Dieu jaloux, dit-on dans toutes les croyances religieuses ou mystiques. Lequel de ces dieux intercédés pour Haïti délivrera finalement le peuple.
Les citoyens sont sur le qui-vive, les déclarations des dirigeants sont loin d’être rassurantes, surtout lorsqu’on apprend que les forces de l’ordre ont toujours été au courant des attaques et des intentions d’attaquer une zone précise sans prendre les dispositions pour les vaincre.
Les autorités attendent-elles aussi une vision d’un Dieu ou d’une force.
La croyance mystique est, il faut l’admettre, en plein cœur des décisions politiques et profondément intégrée dans l’administration publique à tous les niveaux. Qui donc viendra sauver Haïti ? Dieu ou dieux?
Apprenons donc à prier avec nos cœurs et notre âme, et la délivrance ne sera pas très loin dit l’Eglise.
Cependant, entre les ambitions du Conseil présidentiel, l’intervention étrangère menée par le Kenya et l’influence des groupes armés, l’avenir du pays semble suspendu à des forces contradictoires.
Haïti doit-elle attendre une intervention divine ou prendre son destin en main ? La réponse se trouve peut-être dans un équilibre entre spiritualité et engagement citoyen.
La Rédaction