La récente visite du sénateur américain Marco Rubio en République Dominicaine et ses déclarations sur Haïti sans même consulter les autorités haïtiennes sont perçues comme une humiliation pour la diplomatie haïtienne, sous le leadership de Jean Harvel Victor Jean Baptiste. Alors que le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) peine à s’imposer sur la scène internationale, malgré ses somptueuses dépenses, soit pour des voyages, soit pour l’organisation des Conseil de Ministres bilatéraux. L’absence totale d’Haïti dans l’agenda de Rubio soulève des questions sur l’efficacité du ministre des Affaires étrangères, Harvel Jean-Baptiste.
Marco Rubio a même formulé des déclarations acerbes sur Haïti, sans consulter les autorités du pays. Les Haïtiens de partout et toute la scène internationale observent avec inquiétude et dégoût l’absence de réponses de la part du Conseil Présidentiel de Transition (CPT). Harvel Jean-Baptiste, friant de photos et de rencontres, reste muet devant les gifles adressées au CPT et au gouvernement, comme s’il craignait d’offenser un patron plus important qu’Haïti. Si Dominique Dupuy exagérément abondante, parlait à tue-tête, Harvel reste silencieux, sauf pour sa visibilité personnelle par une avalanche de photos, une diplomatie qui décroît et s’enlise dans la médiocrité.
Un Ministre en déplacement permanent, sans résultats concrets
Le ministre Harvel Jean-Baptiste, chargé des Affaires étrangères, multiplie les voyages – allant jusqu’au Bénin pour renforcer des liens culturels – sans pour autant produire de résultats tangibles.
Un voyage qui, d’ailleurs, a été très mal vu, d’autant que le Bénin n’a pas encore respecté sa promesse de compléter la Mission multinationale avec ses policiers, ni d’ailleurs avait respecté son engagement de nommer un ambassadeur en Haiti sur le principe de la réciprocité. M. Jean-Baptiste est allé consulter les “Loas” pour ses besoins personnels et non pour les besoins de la Nation, a déclaré ironiquement un observateur. Dans l’histoire haïtienne, le Bénin est réputé être la source des forces mystiques.
Les déplacements en hélicoptère, les billets d’avions, per diem, les hotels de luxe, les voitures de grandes marques, l’escorte policière, sont financés par les contribuables haïtiens mourant de faim, terrorisés par les gangs et indifférents à la gouvernance.
Pourtant, ces voyages ne parviennent pas à redorer le blason d’Haïti, qui reste aux prises avec une crise sécuritaire et économique persistante.
Accréditation fantôme et chaos diplomatique
Depuis plus de trois mois, le nom de Fritz Longchamps est cité pour occuper le poste d’Ambassadeur d’Haïti en République Dominicaine. Pourtant, la procédure de son accréditation traîne.
Dans d’autres nations européennes et même aux Etats-Unis, force est de constater que les Ambassadeurs nommés se retrouvent en difficulté d’obtenir leur accréditation soit par indifférence, nonchalance ou incompétence du ministère des Affaires Etrangères chargé de faire le suivi pour leur agrément.
De plus, des personnalités souvent non qualifiées sont propulsées, plongeant la diplomatie haïtienne dans le profond chaos. On peut légitimement se demander : « Comment devient-on diplomate en Haïti ? »
La rigueur dominicaine, un contraste flagrant
Tandis que la République Dominicaine prend très au sérieux la carrière diplomatique – le Mirex ayant récemment lancé un concours pour attirer de jeunes talents dans cette branche incontournable pour asseoir l’image d’un pays – Haïti semble se contenter d’une politique de nominations arbitraires et d’un manque de vision stratégique. Le concours pour l’obtention de passeport diplomatique et des privilèges personnels y afférents est plus important que la maitrise des grands dossiers mondiaux (intelligence artificielle, terres rares, Vaccins et OMS, changement climatique, migration, Douane, ….) qui requiert connaissance, capacité, vision et leadership.
Marco Rubio Ignore Haïti et Renforce la Position Dominicaine
La visite du 5 février de Marco Rubio en République Dominicaine, montre le niveau de considération de l’administration Trump pour Haïti. Il a fait des annonces importantes concernant le pays, mais sans jamais juger nécessaire d’inclure les dirigeants Haïtiens dans la discussion. Cette mise à l’écart est d’autant plus significative que le sénateur avait déjà qualifié le CPT d’“illégitime”, ce qui pose un sérieux problème de reconnaissance internationale pour le gouvernement de transition.
Le fait que Rubio ait choisi Saint-Domingue pour discuter de la crise haïtienne illustre à quel point la République Dominicaine est désormais le point de référence pour la communauté internationale sur les affaires haïtiennes.
Mais cela ne semble pas déranger les dirigeants haïtiens traités non seulement de “Cons” par le président Français Emmanuel Macron l’année dernière et de “Shithole” par le président Donald Trump lors de son premier mandat et de “mangeurs d’animaux domestiques” lors de sa récente campagne électorale pour devenir 47ième Président des Etats-Unis.
Une Diplomatie à repenser urgemment
Aujourd’hui, il faut se poser les bonnes questions : Haïti peut-elle encore prétendre à une place dans les discussions internationales si ses propres dirigeants sont incapables d’imposer leur présence de manière éclairée par une vision d’Etat bien définie ? La multiplication des voyages ministériels sans résultats concrets vaut-elle vraiment l’investissement des maigres ressources publiques ?
Les dirigeants haïtiens mesurent-ils réellement le poids de la diplomatie dans le monde actuel ?
Si rien ne change rapidement, la diplomatie haïtienne risque de continuer à être un simple spectateur des décisions prises sur son propre avenir.
La rédaction