Port-au-Prince, 25 février 2025 – La communauté humanitaire en Haïti a lancé son Plan de Réponse Humanitaire (PRH) pour 2025, visant à soutenir les populations les plus vulnérables du pays. Ce plan fait état d’une situation humanitaire qui ne cesse de se dégrader, avec 6 millions de personnes en besoin d’aide cette année, soit près de la moitié de la population. L’objectif est de cibler 3,9 millions de personnes en grande vulnérabilité, nécessitant un financement estimé à 908,2 millions de dollars.
En 2024, le Plan de Réponse Humanitaire pour Haïti avait sollicité 673,8 millions de dollars pour venir en aide à 3,6 millions de personnes. Cependant, à la date du 22 février 2025, seulement 295,6 millions de dollars avaient été effectivement reçus, couvrant ainsi 43,9 % des besoins financiers estimés l’agence onusienne UNOCHA.
Une crise humanitaire qui s’aggrave
L’année 2024, selon le communiqué de OCHA HAITI, a été marquée par une intensification des violences, provoquant des pertes humaines, des déplacements massifs et l’effondrement des services sociaux de base. En une seule année, 5 600 personnes ont perdu la vie, tandis que le nombre de déplacés internes a plus que triplé, dépassant le million, dont plus de la moitié sont des enfants.
Les services sociaux sont en situation critique : à la fin de l’année scolaire 2024, plus de 900 écoles étaient fermées et seulement 27 % des structures sanitaires avec lits étaient pleinement fonctionnelles. L’insécurité alimentaire a atteint un niveau alarmant, touchant 5,5 millions de personnes.
Les femmes et les enfants en première ligne
Les catégories les plus vulnérables sont les femmes et les enfants, exposés à des violences extrêmes. Entre janvier et novembre 2024, 5 857 incidents de violences basées sur le genre ont été rapportés, avec une augmentation dramatique de 1 000 % des cas impliquant des enfants entre 2023 et 2024. Le recrutement forcé d’enfants par des groupes armés a aussi connu une hausse de 70 % en un an, avec des estimations indiquant que jusqu’à la moitié des membres de ces groupes pourraient être des enfants.
Un appel à la solidarité internationale
Face à cette crise d’une ampleur sans précédent, Ulrika Richardson, coordonatrice humanitaire en Haïti, a appelé à une mobilisation urgente :
« Haïti traverse une crise multidimensionnelle qui a transformé une situation déjà grave en un véritable défi humanitaire. Mais dans cette obscurité, Haïti rayonne encore d’espoir et de dignité. Humanitaires haïtiens et internationaux travaillent sans relâche, dans un environnement extrêmement insécurisé, pour venir en aide aux plus vulnérables. »
Elle ajoute :
« Pour 2025, nous avons besoin de 908 millions de dollars. Ce n’est pas un simple chiffre : ce sont des enfants qui rêvent d’aller à l’école, des familles qui veulent un toit, des jeunes filles qui méritent de vivre en sécurité, des femmes qui ne supportent plus la peur d’être violées. Aujourd’hui plus que jamais, nous en appelons à la générosité des donateurs pour appuyer les efforts du gouvernement haïtien à venir en aide à sa population. »
Bilan financier de 2024 : des fonds insuffisants
Parmi les contributions de 2024, le gouvernement des États-Unis a versé 2 050 795 dollars à l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) pour des abris d’urgence et des articles non alimentaires, tandis que le gouvernement canadien a alloué 72 711 dollars au Bureau de la Coordination des Affaires Humanitaires (OCHA) pour des services de coordination et de soutien selon les chiffres officiels de l’organisation humanitaire.
La crise s’est intensifiée en Haïti, la communauté humanitaire réclame davantage de soutien sans aucune garantie certaine. L’Agence américaine au Développement, USAID, a été fermée pour corruption par le gouvernement de Donald Trump. Justin Trudeau, aujourd’hui Premier Ministre démissionnaire du Canada, doit aussi répondre de sa mauvaise gestion. Ensuite vient comme grand bailleur l’Union Européenne qui aussi fait face à une grande crise économique et géopolitique.
Les dirigeants haïtiens devront se réveiller pour mener la Nation à bon port.
La rédaction