Une nouvelle rareté de carburant a été constatée, ces dernières 48 heures, dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince.
Plusieurs stations d’essence sont fermées. Dans celles qui sont ouvertes, des foules composées d’automobilistes, de chauffeurs de taxis moto et de citoyens munis de «gallons jaunes», tentent de s’approvisionner en même temps, provoquant une atmosphère de chaos.
Déjà, les prix de l’essence ont commencé à augmenter et plus d’un appelle les autorités à prendre des mesures pour remédier à cette situation, soulignant le caractère transversal de ce produit.
Le samedi 19 avril dernier, une note provenant du Terminal Varreux, où sont stockés 70% des produits pétroliers vendus en Haïti, faisait état de la suspension (depuis le jeudi 17 avril) des opérations de livraison à cause des tirs à proximité de ses installations.
En effet, durant le week-end écoulé, la distribution de gaz a été temporairement interrompue, les gangs ayant bloqué l’accès aux terminaux, selon une source contactée par Le Quotidien 509. Les responsables ont dû négocier pour faciliter le passage du carburant et la distribution a pu reprendre timidement ce lundi 21. En effet, pour accéder au carburant, les transporteurs sont contraints de verser un « droit de passage » aux membres de la coalition de gangs Viv Ansanm, qui contrôle la zone autour du terminal Varreux.
Cette réalité, aussi choquante que banalisée, affecte directement les activités de nombreuses institutions et organisations humanitaires, désormais contraintes de négocier avec les bandits pour acheminer l’aide et les marchandises essentielles. Le terminal Varreux, point névralgique de la logistique énergétique du pays, se trouve au cœur de ces arrangements forcés, symptomatiques du vide sécuritaire croissant dans la capitale haïtienne.
« Nous travaillons à la reprise de ces opérations dans le meilleur délai, mais la sécurité de nos employés est une priorité », dit la note.
Pour le coordonnateur général de l’association dénommée Alternative Syndicale pour un Transport Public, Jacques Anderson Desroches, il ne fait aucun doute. Cette nouvelle rareté de carburant est le résultat d’un « mauvais deal » entre les bandits et les autorités étatiques ou d’un refus de baisser les prix des produits pétroliers sur le marché local malgré les baisses constatées à l’échelle internationale.
Il met en garde les autorités contre toute manœuvre visant à maintenir le statu quo des prix des produits pétroliers et demande à la population de se soulever contre toute autorité qui refuse de prendre des mesures pour améliorer ses conditions de vie.
La Rédaction