Port-au-Prince, le 27 février 2025 – Entre 2021 et 2024, les saisies d’armes à feu en Haïti révèlent une tendance fluctuante, reflétant l’intensité du trafic d’armes. Au total, 1 279 armes ont été confisquées sur cette période, selon les données disponibles dans le dernier rapport du Binuh au Conseil de Sécurité des Nations Unies.
En 2021, 401 armes ont été récupérées, un chiffre qui a chuté à 342 en 2022, puis à 265 en 2023 et 271 en 2024. Cependant, les fusils ont connu une hausse notable en 2024, avec 77 unités saisies, soit le chiffre le plus élevé des quatre dernières années, signalant une militarisation croissante des groupes criminels.
Le détail des saisies en 2024 est le suivant :
• 138 pistolets
• 17 revolvers
• 77 fusils
• 15 fusils à canon lisse
• 24 armes artisanales
Des armes provenant principalement des États-Unis
Selon l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), la majorité des armes à feu circulant en Haïti proviennent des États-Unis, souvent acheminées par des réseaux criminels via la Floride, les Bahamas ou la République dominicaine.
Un scandale de trafic d’armes en République dominicaine
Le 31 octobre 2024, le Directeur général de la Police nationale dominicaine a révélé l’existence d’un réseau criminel impliqué dans le vol et la revente d’armes et de munitions, avec la complicité d’officiers supérieurs et subalternes. Cette affaire a conduit à la saisie de 900 000 cartouches et d’un nombre important d’armes à feu, dont certaines ont été retrouvées entre les mains de gangs haïtiens.
Un vaste réseau de corruption et de trafic d’armes secoue la République dominicaine, avec des répercussions directes sur l’insécurité en Haïti. Selon le dernier rapport du Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH), des armes et des munitions détournées des stocks de la police dominicaine ont été revendues sur le marché noir, notamment à des gangs haïtiens.
La prolifération des armes à feu reste une menace majeure pour la sécurité du pays. Les données suggèrent que les flux d’armes continuent d’alimenter la violence, posant un défi de taille aux autorités haïtiennes.
La rédaction