Le Conseil Présidentiel de Transition (CPT), instauré en avril 2024 par la CARICOM, avait pour mission de superviser la transition politique en Haïti et d’organiser des élections démocratiques. Cependant, son bilan catastrophique est marqué par des scandales de corruption, le non-respect des accords, des dépenses injustifiées et une incapacité totale à restaurer la sécurité et à répondre à la crise humanitaire.
Insécurité et absence de leadership
Le CPT se plaint de l’insécurité, mais ne prend aucune mesure concrète pour y remédier. Il dénonce les massacres avec la même passivité que les citoyens qu’il est censé protéger, illustrant ainsi son inefficacité flagrante.
Le non-respect de l’Accord du 3 avril 2024
L’Accord politique du 3 avril 2024, signé par diverses parties prenantes, visait à établir un cadre réglementaire pour la transition. Pourtant, le CPT a refusé de publier l’accord dans la suite du décret constitutif du 12 avril 2024 signé par le gouvernement d’Ariel Henry. L’Accord de Montana, le Collectif du 30 Janvier, Fanmi Lavalas et EDE dénoncent le manque de transparence et le non-respect de cet engagement, malgré la présence de leurs représentants au sein du conseil.
Un refus de soumettre les pièces d’identité
Le CPT a également refusé de soumettre les pièces d’identité de ses membres pour vérifier leur nationalité, leur résidence et l’absence de casier judiciaire, contrairement aux exigences de l’Accord du 3 avril 2024 et de l’article 135 de la Constitution.
Détournement de fonds et gestion opaque
Des révélations choquantes indiquent que des fonds de l’Intelligence du Palais National ont été détournés et répartis entre les neuf Conseillers-Présidents. Divers décaissements de milliards de gourdes ont été faits sous la fallacieuse rubrique assainissement. De plus, des milliards de gourdes ont été décaissés sous prétexte d’assainissement, et des fonds ont été engagés et utilisés pour un Carnaval National 2025 annulé, au détriment des besoins urgents en sécurité et en aide humanitaire.
Scandales de corruption et tensions internes
Le CPT a été secoué par des scandales de corruption impliquant plusieurs de ses membres. En octobre 2024, un rapport de l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC) a révélé que des membres influents du CPT étaient impliqués dans des affaires de pots-de-vin et de corruption passive, notamment en lien avec la Banque Nationale de Crédit (BNC). Ces accusations ont provoqué un scandale retentissant et ont exacerbé les tensions internes au sein du conseil. Selon nos sources, Smith Augustin souhaite reprendre son tour de table à la place de Fritz Jean, suite à la décision de la Cour d’Appel qui estime que les accusés bénéficient momentanément de l’immunité présidentielle.
Le cas Leslie Voltaire et l’achat suspect d’un terrain
Le cas du scandale financier impliquant Leslie Voltaire, actuel Président du CPT, est particulièrement choquant. Leslie Voltaire a été accusé d’avoir utilisé son pouvoir pour acquérir au profit des Forces Armées d’Haïti un terrain qu’il souhaite payer 20 millions de dollars à la Unibank. Des connaisseurs dénoncent une surfacturation et l’inadéquation du terrain pour y établir une base militaire. Cet argent aurait pu être utilisé pour renforcer la police nationale avec des hélicoptères et des drones de combat contre les gangs.
Une sécurité en déroute et une crise humanitaire aggravée
Malgré sa mission de stabilisation, le CPT n’a pas réussi à endiguer la violence des gangs, qui contrôlent désormais 85 % de Port-au-Prince. Au contraire, la violence est intensifiée et les gangs continuent de déstabiliser le pays. Les récents affrontements ont causé des milliers de déplacés internes, tandis que la crise humanitaire s’intensifie avec une hausse de 70 % du recrutement d’enfants par les gangs selon l’UNICEF.
Une diplomatie en échec
La diplomatie haïtienne est en chute libre, incapable de redorer l’image du pays. Que ce soit sous Dominique Dupuy, ou avec Harvel Jean-Baptiste, les résultats restent les mêmes : une diplomatie affaiblie et inefficace.Le Ministère des Affaires Etrangères étant la chasse gardée de la Présidence donc du Conseil Présidentielle de transition (CPT).
Un avenir incertain
Le bilan du CPT est incontestablement négatif. Plutôt que de mener une transition pacifique, il a plongé Haïti dans un chaos politique et sécuritaire. Les tensions persistent entre les membres du CPT, sans oublier celles entre le CPT, la Primature et le Direction Générale de la Police nationale d’Haïti.
Alors que Fritz A. Jean s’apprête à prendre la tête du Conseil dans six jours, le peuple haïtien s’interroge : quel avenir pour Haïti dans cette situation de crise profonde ? une situation hautement délétère.
La rédaction