Nous voulons tous être heureux, la vie est devenue comme une course à la recherche du bonheur. Les parents se chamaillent parce qu’ils ne sont pas heureux ensemble ; les enfants, de leur côté, réclament leur part du gâteau puisque tout le monde a droit au bonheur. Les relations se tissent et se cassent au nom du bonheur, on sort en semble pour être heureux et quand le bonheur n’est plus, on arrête de se fréquenter. Je ne saurais exposer tout ce que nous faisons, donnons ou acceptons pour être heureux ; chacun de mes lecteurs pourra se passer en revue et prolonger, à son gré, la liste des comportements que nous sommes prêts à afficher ou à adopter, dans la perspective fallacieuse du bonheur.
La question qu’il faudrait se poser, à présent, c’est que recherchons nous véritablement ? Pourquoi sommes-nous aussi entêtés, à l’idée du bonheur ? Ou encore, c’est quoi le bonheur ? Pourquoi voulons-nous être heureux et à quel prix ?
Je crois que la recherche du bonheur est inhérente même à la vie, c’est tout naturel que nous voulions être heureux. Le contraire du bonheur serait un mélange de chagrin, de misère et de malheur que personne ne souhaite rencontrer. Toutefois, je crois le bonheur ne réside pas dans le matériel comme on tend à nous le vendre. Être heureux ne se mesure pas à la quantité d’argent que l’on détient sur ses comptes bancaires ou le nombre ne propriétés que l’on possède. Si c’était le cas, les milliardaires ne se suicideraient pas, ils ne sombreraient jamais dans la déprime et ne souffriraient pas d’anxiété. La réalité est que les moins fortunés semblent plus forts quand il s’agit de faire face aux aléas de l’existence, contrairement aux nantis qui ont tendance à céder plus facilement face à l’adversité.
Tout ceci est pour soutenir que le bonheur est avant tout un état d’âme, un mode de vie, une disposition de l’esprit. Le bonheur se trouve dans le cœur de tout un chacun, pourvu que l’on choisisse cette route. Le bonheur, c’est la paix, la sérénité ; le bonheur, c’est la gratitude, la reconnaissance. Être heureux se résume à s’accepter avec ses portées et ses limites, ses forces et ses faiblesses. Être heureux, c’est essentiellement vivre sa vie sans chercher à se comparer à qui que ce soit, nous sommes tous différents avec des aspirations et des destinées différentes. Celui qui est heureux, c’est celui qui cesse de s’inquiéter pour ce qu’il n’a pas, parce qu’il est trop occupé à valoriser ce qu’il a et à compter ses bénédictions.
Être heureux, toutefois, ce n’est pas de la paresse. Je n’encourage personne à chercher à cultiver le bonheur dans l’oisiveté et la passivité. Il nous faut travailler et nous développer au quotidien. Cependant, trop souvent, nous passons à coté du bonheur, simple et profond, parce que nous attendons les grands moments pour être heureux, les cadeaux onéreux, les réalisations spectaculaires. Le bonheur c’est tout, sauf cela. Les parents auront intérêt à encourager les enfants à être heureux dans leurs cœurs, cela vaut mieux que tout le matériel du monde. Le bonheur, comme on le dit, ce n’est pas une destination ; il se constitue plutôt de toutes les roses et de toutes les épines qui ornent le chemin. Le bonheur, c’est la joie de se réveiller tous les matins et façonner ses journées.
Le bonheur est tout aussi personnel. Personne ne devrait donner à quelqu’un d’autre la responsabilité de son bonheur, tout comme ces braves qui se mettent en couple pour être heureux. Mais non. Il faut être heureux à titre individuel, une relation sentimentale ne devrait pas se ranger parmi les expériences thérapeutiques. On est heureux par soi et pour soi-même avant tout. Si l’on n’est pas heureux personnellement, l’on ne sera jamais heureux en couple. Le bonheur, c’est vivre sa vie et prioriser l’essentiel, comme le petit café du matin qui nous rappelle que nous sommes en vie.
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Au plaisir de servir…
Patrick G. Volcy |