Afin d’évaluer l’impact de l’insécurité sur les Madan Sara et de mieux comprendre les conséquences de cet environnement hostile sur leurs activités économiques, la Banque de la République BRH a mené une enquête auprès de celles et ceux évoluant dans le département de l’Ouest.
4. RÉSULTATS DE L’ENQUÊTE RÉALISÉE
Les résultats de cette enquête menée auprès des représentants des Madan Sara du département de l’Ouest avaient pour but d’évaluer l’impact des troubles sociopolitiques sur leurs activités commerciales.
4.1. CARACTÉRISTIQUES DÉMOGRAPHIQUES La majorité des représentants des Madan Sara ayant participé à l’enquête, soit 88 %, est de sexe féminin. Trente-six pour cent (36 %) d’entre eux sont mariés, 32 % sont célibataires et 12 % vivent en concubinage. Par ailleurs, 80 % des représentants des Madan Sara ont déclaré avoir des enfants, 60 % de cette catégorie ont entre 1 et 3 enfants. En grande partie âgés entre 45 et 54 ans (40 %), la totalité des répondants a atteint au moins le niveau scolaire « secondaire ».
Selon les résultats de l’enquête, l’activité principale des Madan Sara consiste en l’achat et la revente de différentes marchandises, notamment les produits alimentaires. En outre, environ 28 % des répondants ont déclaré s’adonner également à la transformation et à la préparation de produits, notamment des engrais et de sons de blé. La production de ces derniers s’est révélée déterminante dans l’agriculture et même dans certains cas pour l’élevage.
4.2. PANORAMA DES ACTIVITÉS ÉCONOMIQUES DES MADAN SARA
Les Madan Sara vivant dans le département de l’Ouest ont effectué leurs plus récents achats de denrées essentiellement dans les départements de l’Ouest (76 %), de l’Artibonite (24 %), de la Grande Anse (8 %) et du Centre (8 %), tandis que leurs ventes ont été réalisées dans le département de l’Ouest, principalement à Pétion ville (16 %), Kenscoff (16 %), Delmas (16 %), Tabarre (12 %), Carrefour (12 %), Arcahaie (8 %), Croix des Bouquets (8 %). L’impossibilité d’accéder à certains espaces de commerce tels le marché de la Croix-des-Bossales en raison du déclin des conditions sécuritaires a contraint ces marchands à se relocaliser vers d’autres zones de la Capitale.
En effet, parmi les représentants des Madan Sara de l’Ouest, 72 % ont révélé qu’il leur est arrivé de s’approvisionner ailleurs que dans leur lieu habituel. De même, 52 % d’entre eux ont eu à écouler leurs marchandises dans des sites différents de leur emplacement traditionnel. Les Madan Sara se consacrent essentiellement à la vente du riz (60 %), du pois (60 %), des mangues (24 %), des autres fruits (28 %), des légumes (28 %) et des vivres alimentaires (28 %). Ces commerçants vendent également d’autres céréales comme le maïs et le petit mil, des articles et vêtements de prêt-à-porter (habits, tissus et chaussures) ainsi que des produits cosmétiques et artisanaux.
Le riz (local et importé) est le produit le plus vendu selon 72 % des répondants. Parmi les autres denrées les plus demandées sur le marché, on retrouve le pois (52 %), les mangues (20 %), les autres fruits (20 %), les vivres alimentaires (16 %) et les légumes (12 %).
Le climat sécuritaire reste un facteur déterminant du comportement des Madan Sara, les amenant à s’établir dans un lieu de vente différent ou à changer de lieu d’approvisionnement. Selon le graphique ci-après, 18 répondants sur 25, soit 72 %, ont été contraints de s’établir dans un nouveau point de vente. De plus, 14 d’entre eux, soit 58,33 %, ont changé leur lieu d’approvisionnement en raison de l’insécurité.