RÉSOLUTION DU CONSEIL D’ADMINISTRATION DE L’UNION DES PARTIS LATINO-AMÉRICAINS (UPLA) CONCERNANT LA GRAVE CRISE QUI AFFECTE HAÏTI ET SES RÉPERCUSSIONS EN RÉPUBLIQUE DOMINICAINE.
Dans le cadre de la Conférence annuelle 2024, qui s’est tenue dans la ville de Miami, en Floride, le conseil d’administration de l’Union des partis latino-américains, UPLA, s’est réuni autour du thème « L’Occident face aux menaces mondiales », avec la représentation de dizaines de pays latino américains qui ont émis la résolution suivante :
- Nous partageons l’exigence de la nation dominicaine et de ses institutions les plus représentatives, qu’il est nécessaire que la communauté hémisphérique, en particulier les acteurs qui possèdent le plus de ressources, assume le plus tôt possible un engagement unitaire de co-responsabilité pour le sauvetage et la reconstruction de la nation haïtienne, qui a le droit à son propre développement.
- Nous mettons en garde contre le fait de continuer à adopter une position d’indifférence ou d’hésitation, ou pire, de favoriser la prolongation de l’état généralisé de violence et de chaos, qui s’est développé à la suite d’antagonismes aussi féroces que chroniques – qui sont à leur tour encouragés par des acteurs étrangers à l’intérieur et à l’extérieur du continent répondant à des agendas géopolitiques et idéologiques antidémocratiques -, cela ne conduirait qu’à la déstabilisation totale de l’île, avec des effets inquiétants sur l’ensemble de la portée régionale de la Grande Caraïbe et du continent.
- Nous considérons qu’il est inacceptable et contre-productif que des acteurs puissants au sein des organisations du système des Nations Unies et de l’administration américaine aient l’intention que la République dominicaine devienne l’espace de la solution aux problèmes d’Haïti, en assumant la condition d’« État tampon » de cette crise internationale qu’elle n’a pas provoquée ; ou dans la « zone refuge » d’une population haïtienne qui a depuis longtemps dépassé toutes les limites de ce qui est tolérable, ce qui impliquerait de saper ou d’annuler le droit inaliénable au développement lui-même, affectant son intégrité territoriale et démographique.
- Nous prenons pleinement note des déclarations faites par le Président de la République dominicaine, Luis Abinader, dans le cadre de la récente Assemblée générale des Nations Unies, dans lesquelles il a appelé la communauté internationale pour qu’Haïti « ne finisse pas dévastée par le chaos et l’anarchie », tout en avertissant que « Soit nous nous battons ensemble pour sauver Haïti, soit nous nous battrons seuls pour protéger la République dominicaine ».
De même, nous ratifions la validité du Manifeste de l’Institut DUARTIANO du 6 août 2022, qui recueille et résume une clameur intense du peuple dominicain, au-delà des différences de parti et idéologiques, dans laquelle il est souligné qu’il n’y a pas et n’y aura pas de solution dominicaine aux problèmes haïtiens ; que ces problèmes doivent être assumés par les Haïtiens eux-mêmes, accompagnés d’un effort sérieux et cohérent de coresponsabilité hémisphérique, pour surmonter l’état de prostration et d’effondrement dans lequel est plongée cette nation emblématique, qui mérite un meilleur destin ; et qu’au lieu d’être une source de risques et de problèmes pour ses voisins, insulaires et régionaux, comme c’est le cas actuellement, elle atteint des niveaux progressifs de sécurité, de stabilité et de prospérité, dans un contexte de démocratie et de liberté.
5. Enfin, nous déplorons le fait que la Mission de Police Multinationale en Haïti n’ait pas été en mesure de se déployer comme convenu, ni qu’il n’ait été possible de concrétiser une partie importante du financement promis. De même, nous sommes très préoccupés par le fait que le gouvernement illégitime du Venezuela s’est révélé être un opposant ouvert à ce qui a été convenu au Conseil de sécurité, avec le soutien d’autres gouvernements de la région de la Grande Caraïbe, ainsi qu’à la révélation par le Président de la Colombie Gustavo Petro qu’une bonne partie de l’équipement, des armes et des munitions, volés dans les arsenaux de la Colombie ont été détournés vers Haïti.
5 octobre 2024.
Julián Obiglio, Président. Union des partis latino-américains UPLA
Andrea Ojeda, Vice-président de UPLA, Chili
Guido Chiriboga, Vice-président de UPLA, Équateur
Álvaro Arzú, Vice-président de UPLA, Guatemala
Anibal Zapattini, Vice-président de UPLA, Paraguay
-Fin-