La représentante spéciale et chef du Bureau intégré des Nations unies en Haïti (BINUH), María Isabel Salvador, devrait présenter l’évolution récente de la situation dans le pays et le dernier rapport du Secrétaire général sur le BINUH, qui a été distribué aux membres du Conseil le 15 octobre. La directrice exécutive de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), Ghada Fathi Waly, la directrice exécutive du Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF), Catherine Russell, et un représentant de la société civile sont également attendus.
Selon la note d’informations du Conseil de sécurité, Mme. Salvador devrait informer le Conseil de la situation politique en Haïti. Le rapport du Secrétaire général couvre les efforts continus des autorités nationales pour mettre en œuvre des dispositions de gouvernance transitoire visant à organiser des élections et à faire prêter serment à un nouveau président d’ici février 2026, conformément à l’accord politique du 11 mars entre les parties prenantes haïtiennes, facilité par la Communauté des Caraïbes (CARICOM).
Le 18 septembre, le Conseil présidentiel de transition (CPT) établi par l’accord du 11 mars a annoncé la nomination de sept des neuf membres du conseil électoral provisoire qui sera chargé de préparer le pays pour les élections.
Les deux sièges qui restent à pourvoir sont réservés aux groupes de défense des droits de l’homme et des femmes, qui ne se sont pas encore mis d’accord sur leurs candidats respectifs.
En ce qui concerne la situation en matière de sécurité, le rapport du Secrétaire général indique que la violence des gangs s’est poursuivie dans la capitale du pays, Port-au-Prince, où les gangs ont intensifié leurs attaques contre des quartiers spécifiques ayant une « valeur stratégique » afin de consolider leur contrôle sur la ville.
Ils ont également renforcé leur présence sur les principales routes d’accès à la ville, générant d’importants profits grâce à des opérations d’extorsion et de contrebande. En outre, la violence a continué à se propager de la capitale vers d’autres régions où la présence sécuritaire est plus faible, notamment les départements de l’Ouest et de l’Artibonite.
Dans ce dernier, la ville de Pont-Sondé a été le théâtre d’une attaque particulièrement meurtrière le 3 octobre par des membres du gang « Gran Grif », qui ont tué au moins 100 civils et en ont blessé 16 autres, selon le rapport du Secrétaire général. Au total, le BINUH a enregistré 1 441 meurtres entre juin et août, soit une augmentation par rapport aux 1 033 meurtres commis au cours des trois mêmes mois de l’année dernière.
En réponse à la violence, le rapport du Secrétaire général indique que la Police nationale d’Haïti (PNH) a lancé des opérations anti-gang à grande échelle dans plusieurs quartiers de Port-au-Prince. Ces opérations ont été menées avec le soutien de la mission multinationale d’appui à la sécurité (MSS), que le Conseil de sécurité a autorisée sous la direction du Kenya par la résolution 2699 du 2 octobre 2023 pour aider Haïti à rétablir la sécurité dans le pays et à créer des conditions propices à la tenue d’élections. Ces opérations ont permis de libérer certaines routes et certains quartiers de la présence des gangs.
Cependant, les forces de sécurité ont encore du mal à garder le contrôle des zones contestées en raison d’un manque de personnel et de ressources financières qui limite la capacité de la mission MSS à renforcer sa présence physique, qui comprend actuellement environ 400 policiers sur un total prévu de 2 500.
Avec CSNU