Avertissement : Le Groupe d’experts des Nations unies sur les sanctions a transmis le rapport final. Pour bien permettre à notre lectorat d’en prendre connaissance, le journal reproduira en plusieurs publications les titres développés dans ce document de 148 pages, dont 42 pages de rapport et 106 pages d’annexe.
Évolution du trafic transnational i) Trafic en provenance des États-Unis
a. Contrebande maritime
55. Le trafic entre les États-Unis et Haïti n’est pas particulièrement sophistiqué. Les réseaux de petits trafiquants sont nombreux et sont souvent construits autour des liens familiaux et sociaux. Le Groupe d’experts a enquêté sur des cas dans lesquels des chefs de gangs s’étaient appuyés sur des complices basés aux États-Unis ou avaient fait pression sur des Haïtiens originaires de leur quartier et vivant aujourd’hui aux États-Unis pour qu’ils facilitent l’acquisition et le transfert de matériel.
56. Les trafiquants recourent généralement à des méthodes telles que l’achat d’armes à feu par des prête-noms et la dissimulation de quantités limitées de matériel – de sorte qu’il ne soit pas détecté –, et notamment des armes à feu démontées, dans des amoncellements de marchandises empilées dans des conteneurs surchargés ou des cargos de fret (voir S/2023/674, annexe 29). En avril, 26 armes à feu et 999 munitions ont été saisies au Cap-Haïtien, dans le département du Nord. Il s’agit de la plus importante saisie d’armes à feu interceptée dans un port d’entrée en Haïti depuis l’instauration de l’embargo sur les armes (voir l’annexe 21). Bien que les quantités transportées soient très petites, cet incessant « trafic de fourmis » a vite pris d’énormes proportions et le pays s’est retrouvé inondé d’armes.
57. Les itinéraires de la contrebande en provenance des États-Unis se sont modifiés au cours de la période considérée, car les activités des principaux ports maritimes ont été quasiment mises à l’arrêt à partir du début du mois de mars 2024, et c’est exclusivement au Cap-Haïtien qu’ont été effectuées les saisies. Si Miami était le port de départ de la plupart des saisies précédemment signalées par le Groupe d’experts, toutes celles effectuées au cours de la période considérée avaient pour provenance Port Everglades, en Floride, d’où certaines compagnies maritimes assurent une liaison avec le Cap-Haïtien. Le Groupe d’experts s’est rendu à Miami et à Port Everglades en juin 2024 et s’est entretenu avec un éventail d’acteurs afin de mieux comprendre l’évolution des trafics.
58. Aucune saisie n’a été signalée dans la Miami River au cours de la période considérée (voir S/2023/674, annexe 29, pour les saisies antérieures), ce qui pourrait s’expliquer par l’intensification des contrôles à Miami et par le fait que seul un très petit nombre de chantiers navals sont actuellement en activité sur le fleuve.
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