Le vendredi 1er novembre 2024, les chefs de gouvernement de la Communauté des Caraïbes (CARICOM) ont rencontré le Conseil présidentiel transitoire (CPT) et le Premier ministre d’Haïti pour évaluer la situation politique dans le pays. Cette réunion s’inscrit dans le cadre des efforts de la CARICOM pour faciliter une transition politique ordonnée en Haïti, en vue de renforcer les institutions et d’encourager l’organisation d’élections transparentes.
Cependant, cette rencontre survient dans un contexte de tensions croissantes entre le CPT et la Primature haïtienne. Le CPT, organe chargé de piloter la transition, souhaite que la Primature se limite à ses prérogatives conformément à la feuille de route du CPT. L’empiètement du PM dans des domaines relevant constitutionnellement de la présidence a entraîné des frictions autour des rôles et responsabilités de chaque entité dans la transition.
Ces frictions ont été renforcées depuis la participation du PM Garry Conille à la 79ieme Assemblée des Nations Unies, le refus de laisser le CP Leslie Voltaire participer dans une rencontre avec le Président du Brésil Lula Da Silva, l’intégralité de l’agenda des rencontres bilatérales du PM Conille qui n’a pas été partagé avec le CPT d’où la convocation de la Ministre des Affaires Étrangères Dominique Dupuy, la mauvaise tournure d’une rencontre planifiée avec le président Dominicain Luís Abinader, le voyage du PM aux Émirats arabes unis et au Kenya et aujourd’hui le CPT exige des réponses du PM Conille sur la présence d’expert en sécurité de la compagnie Studebaker.
La Primature, de son côté, estime que le CPT dépasse parfois ses prérogatives, compliquant la gouvernance et la coordination des actions. Le CPT demande un remaniement ministériel et la renégociation des ministères régaliens qui sont aujourd’hui entre les mains du PM. Cependant, les Pro-PM et d’autres acteurs de la société civile du pays estiment que le CPT a perdu son autorité et sa crédibilité pour avoir gardé les 3 membres inculpés dans le scandale de corruption de la BNC.
Face à cette crise, la CARICOM a appelé à un dialogue renforcé entre le CPT et la Primature pour clarifier leurs rôles respectifs et favoriser un climat de coopération.
L’objectif pour le CARICOM, peut-on conclure dans sa déclaration du 1er novembre, est de trouver un équilibre afin d’avancer vers une gouvernance transitoire inclusive et efficace, répondant aux attentes du peuple haïtien et permettant de stabiliser le pays pour organiser des élections libres et équitables.
La rédaction