Ce 19 novembre 2024, pendant que la population de Pétion-Ville, Bourdon, Juvénat, Canapé-vert, Christ-Roi, Nazon, Delmas…. fait face à un cauchemar pour fuir les bandits et trouver un abri provisoire; pendant que la famille haïtienne se trouve plus que jamais dispersée et traquée de partout, la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS) qui a reçu un support de plus de sept cent millions de dollars (700,000,000$) des États-Unis, du Canada, des pays membres des Nations unies a jugé bon de présenter aujourd’hui son bilan et se donner un minimum de satisfecit.
Dans son bilan mis à jour, publié sur X et sur sa chaîne whatsapp, la Mission approuvé par les Nations unies informe avoir sécurisé conjointement avec la PNH plusieurs zones et quartiers dont l’Aéroport International Toussaint Louverture, Solino, Champs de Mars, Bourdon, APN…)
S’agit-il d’une plaisanterie, d’une mauvaise traduction française ou d’une mauvaise foi de cette mission qui semble être totalement dépassée. Comment la MSS qui accompagne la PNH, peut-elle publier des notes de presse pour informer qu’elle est en contrôle de la situation sécuritaire du pays, pendant que la réalité est toute autre.
La mission, quoique logée à l’aéroport, n’est semble-t-il pas au courant que Spirit Airlines, Américan Airlines et JetBlue ont essuyé les tirs par balles des bandits le 12 novembre dernier, ni que la FAA a interdit pour un mois les vols sur Haïti ni que les lignes aériennes ont planifié la reprise des vols pour février 2025.
La mission n’est pas au courant que les habitants de Solino, Champs de Mars, Fort National ont dû quitter leur demeure pour se réfugier à l’Office de la Protection du Citoyen (OPC) et sur toute la route de Bourdon. La mission n’est pas au courant que les bandits ont brûlé les résidences de plusieurs personnes à Vivy Mitchell, … On aurait pu continuer, mais il est peut-être temps que la Mission arrête de publier ces notes dont la traduction française laisse à désirer. Elle a même attribué le titre d’avocat ou notaire au chef de gang de Savien, Elan Luckson dépendant de la traduction créole ou française.
« Le gang de Gran Griff, dirigé par le notaire Elan Luckson, a frénétiquement foré des trous … »
« Gang Gran Griff la, ki te dirije pa avoka Elan Luckson, te fouye twou nan mi kay abandone yo ….. »
Ces traductions en français des communiqués du bureau de la mission choquent et offensent davantage d’autant qu’elles ne communiquent pas la vérité du terrain.
« Pendant des années en HAÏTI, le phénomène du banditisme était devenu mode de vie pour la population haïtienne ; suivi de l’assassinat du président Jovenel Moise, le pays est entré dans le chaos total. Même les morts étaient incertains sur les routes pour atteindre le Cimetière. La situation était grave. »
Pourquoi parler de l’insécurité au passé ?
La population haïtienne souffre et est persécutée dans sa chair et dans son âme. Les policiers et les militaires haitiens sont blessés tous les jours dans les opérations sans pouvoir être évacués en République dominicaine ou ailleurs, sans prime de risque ni d’assurance médicale, avec un salaire moyen à peine de 300$US par mois pendant que les soldats de la mission touchent au moins 2.000$US non compris les couvertures d’assurance et les évacuations en cas de blessures graves.
« Malgré ces efforts désespérés des gangs, la MSS reste déterminée dans ses opérations de sécurité, dont l’impact est actuellement ressenti dans des lieux clés tels que :
•L’aéroport international Toussaint Louverture (TLIA)
•Carrefour Drouillard
•Cazeau
•Carrefour de l’aéroport
•Bâtiment IGPNH
•Autorité Portuaire Nationale (APN)
•Champ de Mars
•Solino
•Fort National
•Collège National de Police
•Pont Sondé
•Carrefour Paye
•L’Estère
•La Croix et Petite Rivière
•Vivy Mitchell
•Centre-ville
•Delmas
•Torcelle
•Bourdon
•Christ Roi
•Terminal de carburant Verreux
La MSS souhaite remercier la population haïtienne pour son soutien indéfectible, sa collaboration et sa coopération continue. Des remerciements spéciaux vont également aux vaillants officiers de la MSS et de la PNH qui affrontent les gangs jour et nuit pour permettre aux Haïtiens de retrouver paix et tranquillité.
Si la mission kenyane estime nécessaire de présenter le bilan de ses succès en Haïti, il faudrait définitivement qu’elle se trouve un meilleur logiciel de traduction anglais-français-créole et aussi que les communiqués soient conjoints avec la PNH puisque la population sait que la mission est venue pour accompagner la Police Nationale d’Haïti.
Brigitte Benshow
L’article a évolué