À l’heure actuelle, les enfants constituent jusqu’à la moitié des effectifs des groupes armés.
« Pris dans un cercle vicieux, les enfants en Haïti sont de plus en plus nombreux à rejoindre les groupes armés directement responsables de la situation désespérée dans laquelle ils se trouvent », a déclaré la Directrice générale de l’UNICEF et Défenseure principale de la situation humanitaire en Haïti au sein du Comité permanent interorganisations, Catherine Russell.
Les enfants sont bien souvent contraints d’intégrer des groupes armés pour subvenir aux besoins de leurs familles ou par crainte pour leur sécurité. Bon nombre d’entre eux sont enrôlés après avoir été séparés des personnes qui s’occupent d’eux, à défaut d’autres solutions pour survivre et bénéficier d’une protection.
« Il est impératif d’inverser cette tendance inacceptable en veillant à ce que toutes les parties hissent la sécurité et le bien-être des enfants au rang des priorités », a fustigé Mme Russell.
Dans le même temps, les enfants vivant dans les rares zones qui échappent encore au contrôle des groupes armés éveillent fréquemment les soupçons et courent alors le risque d’être considérés comme des espions, voire d’être tués par des mouvements d’autodéfense.
En cas de défection ou de refus de perpétrer des actes de violence, leur vie et leur sécurité sont immédiatement menacées.
« Dans de nombreuses régions du pays, les enfants sont victimes d’atrocités qu’aucun d’eux ne devrait connaître et dont ils risquent de garder des séquelles psychologiques et émotionnelles indélébiles », a ajouté Catherine Russell. « Le chaos et l’horreur font partie intégrante de leur vie quotidienne ».
À Port-au-Prince, 1,2 million d’enfants vivent sous le spectre de la violence armée. Selon les estimations, 25 % des 703.000 personnes déplacées à l’intérieur du pays (parmi lesquelles on recense 365.000 enfants) se trouvent actuellement dans la capitale où elles font face à des conditions extrêmement difficiles et à diverses menaces, selon UNICEF.