Port-au-Prince, le 25 novembre 2024 – Face à l’aggravation de la crise humanitaire provoquée par les violences des gangs, le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé a annoncé une initiative d’aide aux milliers de déplacés de la zone métropolitaine de Port-au-Prince. Soutenue par la Banque Interaméricaine de Développement (BID) et le Programme Alimentaire Mondial (PAM), cette opération prévoit la distribution de repas chauds à plus de 23 000 personnes, sur une période de 14 jours, via le FAES et la Direction de la Protection Civile (DPC).
Si cette initiative répond à un besoin immédiat, sa portée soulève des questions. Avec quatre sites stratégiques ciblés pour 23 000 déplacés, les chiffres ne représentent qu’une fraction des centaines de milliers de personnes affectées par les violences. Sur une période de quatre jours, plus de 20.000 personnes dans la région de Port-au-Prince ont fui leurs maisons à la recherche de sécurité et d’un abri. L’OIM parle aujourd’hui de plus de 703,000 déplacés.
Dans un rapport de l’ONU, le PAM et ses partenaires ont pu distribuer près de 38.000 repas chauds à Port-au-Prince et dans la ville voisine de l’Arcahaie, son record en une seule journée.
En dépit de son importance symbolique, cette initiative de la Primature ne saurait suffire à redonner espoir à des milliers de familles toujours prises au piège d’une crise qui semble loin de s’atténuer.
Le Premier ministre a exprimé dans sa note de presse du 25 novembre qui a été acheminé à notre rédaction, sa gratitude envers ses partenaires internationaux et réitéré son engagement à protéger les droits fondamentaux des citoyens. Toutefois, pour des analystes de la conjoncture, cette réponse ponctuelle souligne l’absence d’une stratégie structurelle pour s’attaquer aux causes profondes de la crise : l’insécurité, le manque de logements et la dégradation des infrastructures sociales.
La rédaction
