Port-au-Prince, le 26 novembre 2024. Alors que les Nations Unies renouvellent leurs appels à la cessation des violences en Haïti pour garantir un accès humanitaire sûr et soutenu, l’évacuation le lundi 25 novembre de plusieurs membres de leur personnel soulève des interrogations sur la cohérence de leur position face à la crise.
Notre rédaction a appris qu’un grand nombre d’employés des Nations Unies en Haïti notamment du Binuh a été évacué pendant toute la journée du lundi. Les chefs d’équipe ont été les premiers à embarquer à bord de l’hélicoptère de la mission, laissant derrière eux le personnel local, seul face à son sort pour le moins incertain, nous a rapporté notre source.
Selon les informations, il n’y avait aucun communiqué officiel portant sur cette disposition prise aux lendemains de deux importantes opérations de la PNH qui a pu pénétrer dans le fief de Jimmy Chérisier “Barbecue”.
Les employés des Nations Unies ont été transportés par hélicoptère vers l’aéroport du Cap-Haïtien avant de quitter le pays par avion, nous a confirmé notre source. Au moins 5 voyages ont été effectués.
Madame Maria Isabel Salvador, cheffe du Binuh, est toujours dans ses bureaux en Haïti, mais sans l’équipe de sécurité qui a pour tâche principale d’encadrer la PNH, nous a rapporté une autre source. Toutefois, le personnel humanitaire est toujours présent sur le terrain.
Ce départ précipité du personnel des Nations unies envoie un message perplexe pendant que les forces de l’ordre du pays et la mission kenyane approuvée par les Nations Unies, comptent sur le terrain de petites victoires dans la lutte pour rétablir la sécurité.
Pourquoi les Nations Unies qui, en général, sont les derniers à quitter un pays, sont aujourd’hui les premiers à partir ? Mais qu’est-ce qui s’est passé en moins de 24 heures ? Qu’est-ce qui a changé dans l’insécurité que subissent les Haïtiens ? Est ce les déclarations de Jimmy Cherizier alias Barbecue sur Tiktok?
Aucune note officielle du Binuh n’a été diffusée, si ce n’est celle de madame Salvador pour informer que les Nations Unies ne laisseront pas Haïti et pour parler de désinformation. Mais, pourquoi ces hélicoptères dans le ciel haïtien hier ? Pourquoi une bonne partie du personnel du Binuh était avec leurs sacs à dos attendant leur tour ?
Doit-on penser que les employés ne veulent pas être bloqués en Haïti pour la Noël ou ont-ils reçu une information de première main ? Le New York Times a aussi rapporté le départ précipité du personnel onusiens.
Lundi dernier, les gangs ont essayé de rentrer à Petion-ville, mais la population, la police et l’armée se sont unies pour contre-attaquer et faire échouer les bandits dans leurs prétentions. Les Nations Unies logent dans cette commune l’essentiel du personnel international, leurs principaux bureaux et le corps diplomatique.
De plus, notre rédaction a appris que le représentant de l’OEA, M. Cristobal Dupouy, a laissé le pays en compagnie de certains de ses proches collaborateurs quelques jours après l’investiture du PM Alix Didier Fils-Aimé. En effet, dans un message sur X, M. Dupouy informe avoir eu « un échange constructif avec le groupe d’amitié France-Caraïbes sur la situation et d’autres sujets d’intérêt commun et a réaffirmé l’engagement de l’OEA à accompagner Haïti dans ses défis politiques, sécuritaires et humanitaires. »
Cette évacuation de personnel du BINUH et de certains employés des agences onusiennes reste préoccupante pour les Haïtiens.
La Rédaction