Le Ministre des Affaires Étrangères, Jean-Victor Harvel Jean-Baptiste, a multiplié les rencontres stratégiques à Washington cette semaine pour défendre les intérêts d’Haïti. Ces échanges avec des responsables américains, dont Brian Nichols, Maxine Waters et Daniel Erickson, se sont concentrés sur la sécurité, la reddition de comptes et le renouvellement des lois HOPE/HELP. Mais ces discussions, marquées par des attentes fortes, révèlent également des défis majeurs à l’horizon, notamment face à la perspective d’une administration Trump au ton plus dur.
Des attentes claires : reddition de comptes et crédibilité
Brian Nichols, Assistant du Secrétaire d’État américain, a insisté sur la nécessité de transparence au sein du Conseil Présidentiel de Transition (CPT) et du gouvernement haïtien. Cette demande survient dans un contexte où des scandales de corruption ternissent l’image des autorités haïtiennes. Nichols a rappelé que la crédibilité des institutions haïtiennes auprès de la communauté internationale dépendra de leur capacité à faire preuve de responsabilité. Là encore vu les différentes chefs d’accusation auxquelles le Président Donald Trump fait face lui-même, on se questionne sur le discours de Nichols qui aura peut-être à libérer son bureau bientôt.
Maxine Waters : un soutien historique, mais limité
La rencontre avec Maxine Waters, connue pour son engagement de longue date en faveur d’Haïti et son soutien à Jean-Bertrand Aristide, a abordé des sujets cruciaux : soutien à la Police Nationale d’Haïti (PNH), déploiement de la Mission Multinationale d’Appui à la Sécurité (MMAS) et renouvellement des lois HOPE/HELP. Cependant, l’influence de Waters pourrait être limitée face à un Congrès américain polarisé et une future administration Trump qui pourrait adopter une ligne plus stricte envers Haïti. Les Républicains occupent aujourd’hui la majorité des sièges au Congrès.
Un discours qui manque de concret ?
La discussion avec Daniel Erickson à la Maison Blanche, bien que centrée sur des questions essentielles comme la sécurité et la préparation des élections, ne semble pas avoir débouché sur des engagements financiers ou logistiques clairs.
Perspectives sous l’administration Trump : inquiétudes et opportunités
Le retour annoncé de Donald Trump à la présidence pose des questions sur l’avenir des relations haïtiano-américaines. L’administration Trump précédente avait montré peu de patience envers Haïti, dénonçant une mauvaise gouvernance tout en durcissant les politiques migratoires. Le renouvellement des lois HOPE/HELP pourrait devenir un test décisif pour l’engagement américain envers l’économie haïtienne.
Si le secteur textile, soutenu par ces lois, reste stratégique pour les entreprises américaines, le climat général pourrait être marqué par une plus grande pression sur Haïti pour des réformes internes. Et le retour à la sécurité pour garantir les 30,000 emplois soutenus par HOPE/HELP restera un défi majeur comme garantie.
L’avenir des relations avec les États-Unis dépendra autant de la diplomatie que de la capacité du gouvernement à répondre aux attentes croissantes en matière de résultats tangibles.
La rédaction


