La Chambre des représentants a largement rejeté ce jeudi 19 décembre un nouveau texte budgétaire des républicains visant à éviter une paralysie de l’État fédéral. Un échec cinglant qui accroît l’incertitude avant l’heure fatidique de ce vendredi soir, minuit.
Les parlementaires américains ne bénéficient plus que de quelques heures pour trouver un accord entre démocrates et républicains afin d’éviter une paralysie budgétaire, le fameux shutdown. Si d’ici minuit, aucun texte n’est approuvé, l’État fédéral sera mis en pause et plus de 800 000 fonctionnaires se retrouveront au chômage technique, à quelques jours des festivités de Noël.
Des centaines de milliers d’employés fédéraux seront eux obligés de travailler sans toucher de salaire, a prévenu le syndicat des employés du gouvernement fédéral (AFGE) dans un communiqué publié ce jeudi.
Le texte soutenu par Trump largement rejeté
Tard ce jeudi, un texte porté par le président républicain de la Chambre des représentants, Mike Johnson, a été rejeté par les députés. Il avait été rédigé en urgence après le rejet par Donald Trump et Elon Musk d’un précédent accord négocié avec les démocrates. Le « plan B » présenté par Mike Johnson a cette fois reçu le soutien du président élu américain, qui succédera à Joe Biden à la Maison Blanche le 20 janvier 2025. « Tous les Républicains, et même les démocrates, devraient faire ce qu’il y a de mieux pour notre pays et voter oui pour cette loi, ce soir « , avait-il écrit sur Truth Social avant le scrutin.
Le parti de Donald Trump a une courte majorité à la Chambre des représentants. Mais le texte étudié jeudi soir a été présenté via une manœuvre nécessitant une majorité des deux tiers. 409 des 435 élus ont pris part au scrutin. 270 voix étaient donc nécessaires pour faire adopter le texte. Mais ils n’ont été que 174 (dont deux démocrates) à voter oui. 235 parlementaires, 197 démocrates et 35 républicains, ont voté non.
La durée d’un éventuel « shutdown » reste pour le moment inconnue, mais Bernard Yaros d’Oxford Economics estime qu’il pourrait s’étendre jusqu’à deux semaines, soit une période de paie habituelle aux États-Unis. « La pression en faveur de la reprise des activités du gouvernement s’accentuerait rapidement, les employés fédéraux perdant leur salaire et s’inquiétant de ne pas pouvoir en recevoir un autre », a-t-il ajouté.
Le « shutdown » le plus long de l’histoire des États-Unis a duré 34 jours, en décembre 2018 et janvier 2019, sous la présidence de Donald Trump à rappelé RFI.