Les récentes prises de position publiques de l’Association des Industries d’Haïti (ADIH), de la Chambre de Commerce et d’Industrie de l’Ouest (CCIO) et d’AmCham Haïti révèlent un malaise croissant au sein du secteur privé face à l’aggravation de l’insécurité. Quoique représentées au Conseil Présidentiel de Transition par Laurent Saint-Cyr, ces organisations dénoncent une spirale de violence qui paralyse non seulement l’économie mais aussi la vie quotidienne des citoyens.
L’ADIH a exprimé sa consternation face à la détérioration accélérée de la situation sécuritaire, notamment après l’incendie criminel de l’Hôpital Bernard Mevs, perpétré par des gangs armés. De son côté, la CCIO a qualifié les massacres de Solino, Wharf Jérémie et Savien d’« actes terroristes », exigeant une réponse ferme et urgente de l’État. AmCham Haïti, dans une lettre ouverte, s’est jointe à ces critiques en appelant à une mobilisation nationale pour restaurer la paix et la stabilité.
Le paradoxe du Conseil Présidentiel de Transition
Ces dénonciations interviennent alors que le secteur privé est lui-même représenté au sein du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), censé coordonner les efforts pour sortir le pays de la crise. Le Premier ministre lui-même étant un produit du Secteur privé.
Ces différentes lettres ouvertes et de dénonciation suscitent la controverse dans un climat où les différentes parties prenantes du CPT appellent soit au départ des 3 conseillers ciblés dans un dossier de corruption soit au remaniement soit une remise à zéro de cette structure spéciale patronnée par la communauté internationale.
Les conséquences économiques de l’insécurité sont en effet désastreuses. Les entreprises ferment leurs portes, les investissements étrangers se raréfient, et les emplois disparaissent.
Si le secteur privé dénonce à juste titre l’inaction de l’État, il convient de rappeler qu’il est aussi un acteur clé dans la reconstruction nationale. Son influence au sein du CPT et sa capacité à mobiliser des ressources devraient permettre d’accélérer la mise en œuvre de solutions concrètes.
Ces lettres ouvertes traduisent un ras-le-bol général, mais elles soulignent aussi l’urgence de dépasser les discours pour passer à l’action.
En fin de compte, l’issue de cette crise dépendra de la capacité des autorités et des acteurs privés à travailler ensemble pour rétablir la sécurité, restaurer la confiance et bâtir un avenir durable pour Haïti. Le temps des hésitations est révolu : agir est désormais une question de survie nationale.
Ces déclarations quoiqu’importantes témoignent d’une manque de cohésion, de participation et d’engagement des parties prenantes au sein de la gouvernance. Ces mêmes acteurs qui ont décidé de parler au nom du peuple haïtien le 11 mars dernier à la Caricom.
La rédaction