Le 27 décembre 2024 – L’Allemagne se prépare à des élections législatives anticipées après la dissolution officielle du Bundestag par le président Frank-Walter Steinmeier ce vendredi. Cette décision intervient à la suite de la perte de confiance du chancelier Olaf Scholz au Parlement le 16 décembre dernier, marquant une nouvelle étape dans la grave crise politique qui secoue la première économie européenne.
Le président Steinmeier a fixé la date des élections au 23 février 2025, avançant ainsi le calendrier électoral de sept mois. Lors de son allocution, il a insisté sur la nécessité d’un gouvernement stable et efficace pour relever les défis économiques, sociaux et géopolitiques auxquels l’Allemagne est confrontée.
« La stabilité politique est un atout précieux, surtout dans des moments difficiles comme celui-ci », a déclaré Frank-Walter Steinmeier, appelant à une campagne électorale « équitable et transparente ».
La dissolution du Parlement était devenue inévitable après l’éclatement de la coalition gouvernementale début novembre. Les tensions entre les sociaux-démocrates (SPD), les écologistes et les libéraux du FDP avaient atteint leur paroxysme, rendant impossible la formation d’une majorité fonctionnelle.
Le chancelier Olaf Scholz, chef du SPD, a lui-même initié un vote de confiance qu’il a perdu le 16 décembre. Sur les 717 députés du Bundestag présents, 394 ont voté contre lui, 207 en sa faveur et 116 se sont abstenus. Cette défaite a permis à Scholz de demander officiellement la dissolution du Parlement et la convocation de nouvelles élections.
Les sondages placent l’opposition conservatrice (CDU/CSU) en tête, suivie par le parti d’extrême droite AfD, qui continue de gagner du terrain dans le paysage politique allemand. Le SPD d’Olaf Scholz se retrouve en troisième position, affaibli par les dissensions internes et les critiques sur sa gestion économique.
Le président Steinmeier a également mis en garde contre les ingérences extérieures dans le processus démocratique, faisant allusion aux récentes interférences lors des élections en Roumanie et à l’influence croissante de certains acteurs sur les réseaux sociaux, en particulier sur la plateforme X (anciennement Twitter).
Ces élections anticipées marquent un moment décisif pour l’Allemagne, autrefois perçue comme un modèle de stabilité politique en Europe.