“Le partenariat est au cœur de l’approche Biden-Harris en matière de politique étrangère dans les Amériques.”
Selon Brian Nichols, secrétaire d’État adjoint pour l’hémisphère occidental, cette stratégie a permis d’éviter l’effondrement d’Haïti, de soutenir les aspirations démocratiques des Vénézuéliens et de renforcer les relations avec des pays comme la Guyana. Cependant, la complexité des crises actuelles dans la région – notamment en Haïti, au Guatemala, au Guyana et au Venezuela – met en lumière les limites de cette approche diplomatique.
Dans une publication dans le Miami Herald, Nichols affirme que « les efforts de la Police nationale d’Haïti (PNH), de la mission multinationale de sécurité (MSS) et d’autres partenaires ont permis d’éviter l’effondrement du pays ». Pourtant, Haïti reste embourbé dans une crise profonde, marquée par l’insécurité, l’instabilité politique et des conditions socio-économiques dégradées.
L’échec de la CARICOM et le blocage politique en Haïti
Malgré les initiatives régionales, la Communauté des Caraïbes (CARICOM) n’a pas réussi à jouer un rôle décisif dans la résolution de la crise haïtienne. Le blocage autour des neuf présidents du Conseil Présidentiel de Transition (CPT) illustre l’incapacité des acteurs à trouver un consensus politique, laissant Haïti dans une situation de stagnation.
Tensions croissantes entre le Guyana et le Venezuela
Le conflit territorial entre le Guyana et le Venezuela autour de la région de l’Essequibo est un autre exemple des défis auxquels les États-Unis sont confrontés en tant que médiateurs. Bien que Washington soutienne fermement le Guyana, les tensions continuent de s’exacerber, menaçant la stabilité régionale.
Le Guatemala : une démocratie fragile
Au Guatemala, malgré une transition présidentielle initialement saluée comme pacifique, le pays fait face à une montée des tensions politiques et à des allégations de corruption qui fragilisent ses institutions démocratiques. Une situation qui met en évidence les limites des interventions américaines dans un contexte de gouvernance défaillante.
Un bilan mitigé pour Washington
Nichols souligne que les États-Unis ont travaillé avec des partenaires comme les Bahamas sur des initiatives de sécurité maritime et que les efforts conjoints ont permis de maintenir une certaine stabilité régionale. En effet, les Bahamas ont un bateau dans les eaux haïtiennes pour prévenir, selon eux, la migration irrégulière. Les autorités haïtiennes n’ont jamais pipé mots là-dessus.
Les crises persistantes dans ces pays clés cités par Nichols montrent une contradiction criante dans la réalité et la stratégie américaine qui n’a pas toujours été en mesure de répondre efficacement aux défis locaux.
Dans un contexte où les aspirations démocratiques, les conflits territoriaux et les instabilités politiques se croisent, l’approche américaine nécessite une révision. Comme l’a souligné Brian Nichols, « Haïti a encore un long chemin à parcourir pour rétablir la sécurité et la gouvernance démocratique ». Cet aveu reflète une reconnaissance des insuffisances actuelles et la nécessité de redoubler d’efforts pour instaurer une paix durable dans la région.
Haïti pourrait-elle être effrondrée davantage? De quoi parle Brian Nichols ? N’y a t’il pas lieu de parler de cynisme du secrétaire d’État adjoint pour l’hémisphère occidental ?
Lire la Tribune complète de Brian Nichols dans le Miami Herald : lien
La rédaction