La France a annoncé une nouvelle contribution de 4,5 millions d’euros à la Mission Multinationale de Sécurité en Haïti (MSS), portant son soutien total à 9,5 millions d’euros a informé la mission de France aux Nations unies. Avec cette nouvelle participation, les contributions internationales à la MSS dépassent désormais les 100 millions de dollars.
Cependant, cette aide financière de la France intervient dans un climat d’inconfort. Les déclarations d’Emmanuel Macron, qualifiant les dirigeants haïtiens de « cons », continuent de susciter l’indignation. De nombreux citoyens haïtiens estiment que ces propos sont une insulte non seulement aux dirigeants, mais également à la nation tout entière. La France n’a jamais présenté des excuses formelles à Haïti.
Pour certains, les contributions financières de la France sont perçues comme insuffisantes, voire offensantes, au regard des torts historiques qu’elle a infligés à Haïti. Plusieurs voix s’élèvent pour réclamer non pas des aides ponctuelles, mais le remboursement intégral de la dette de l’indépendance, un lourd tribut imposé à Haïti en 1825.
200 ans après, cette rançon reste un symbole d’injustice historique. Haïti, première République noire libre, avait été contrainte de verser (150 millions de francs sur 5 ans) l’équivalent de milliards d’euros actuels à la France pour obtenir une reconnaissance internationale. Ce paiement a non seulement freiné le développement du pays, mais a également contribué à sa fragilité économique actuelle.
Le 1er janvier 2025, lors de la célébration des 200 ans de cette “dette de l’indépendance”, Leslie Voltaire, président du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), a rappelé que cette rançon illégitime constitue une blessure vive pour le peuple haïtien. Il a exigé non seulement des réparations pour l’esclavage, qualifié de crime contre l’humanité, mais aussi la restitution complète des sommes versées à la France.
“1825-2025 : 200 ans depuis que la France a extorqué à Haïti une rançon pour son indépendance. Cette injustice historique a freiné notre développement et reste une blessure vive. Aujourd’hui, Haïti réclame justice : restitution de cette rançon et réparation des torts causés par l’esclavage, crime contre l’humanité” a déclaré Leslie Voltaire, président du Conseil présidentiel de transition.
Alors que la France continue de contribuer financièrement à la sécurité en Haïti, une partie des Haïtiens appelle à rejeter cette aide en raison des propos jugés offensants d’Emmanuel Macron. Ces citoyens estiment qu’accepter ces contributions équivaut à ignorer les souffrances historiques et les humiliations récentes.
Pour beaucoup, une véritable réconciliation passe par un acte fort de justice historique : la restitution de la rançon de l’indépendance et des réparations pour les crimes liés à l’esclavage.
La rédaction