Alors qu’Haïti traverse une crise multidimensionnelle marquée par une montée alarmante de la violence des gangs, des déplacements massifs et une insécurité alimentaire généralisée, Ulricka Richardson reste optimiste, affirmant que Haïti conserve un potentiel d’espoir et de résilience, à condition que des mesures concrètes soient mises en œuvre rapidement.
Ulrika Richardson, Coordinatrice résidente et humanitaire des Nations Unies pour Haïti, insiste sur la nécessité de renforcer les institutions locales et d’offrir des alternatives aux jeunes pour briser le cycle de la violence.
Au cours des derniers mois, les massacres dans la capitale, Port-au-Prince, ainsi que dans l’Artibonite, ont jeté une ombre sombre sur la société haïtienne. Plus de 700 000 personnes ont été déplacées, selon les Nations Unies, tandis que l’UNICEF souligne une augmentation inquiétante de 70 % du recrutement de mineurs par les gangs armés en un an.
Cette violence brutale, qualifiée de « déshumanisation » par Richardson, ne fait qu’aggraver un traumatisme collectif déjà profond, menaçant la cohésion sociale du pays.
La situation actuelle, où l’État peine à contrôler les territoires gangrenés par les groupes armés, s’accompagne d’une instabilité politique chronique. Les zones sous contrôle des gangs sont devenues des enclaves de peur, où les droits fondamentaux, notamment ceux des enfants, sont bafoués.
Répondant à une question de OnuInfos sur les erreurs des partenaires étrangers en Haïti
Ulrika Richardson a affirmé ceci : “Si vous regardez les incitations économiques, pourquoi n’y a-t-il pas eu d’investissements dans les capacités productives du pays ? À l’heure actuelle, l’insécurité a découragé les investisseurs étrangers, car ils ont besoin d’une certaine forme de garantie de stabilité. Cependant, après le tremblement de terre de 2010, il y a eu beaucoup d’investissements, du jamais vu pour un pays de cette taille. Mais quelle part de ces investissements a été réinvestie dans le renforcement des institutions haïtiennes ?”
Richardson appelle à une mobilisation accrue de la communauté internationale pour soutenir Haïti dans cette période critique. Elle souligne que la lutte contre la violence passe par :
• La réintégration des jeunes dans la société grâce à l’éducation et l’emploi.
• Une approche inclusive et participative pour reconstruire le tissu social.
• Le rétablissement de l’État de droit, essentiel pour garantir la sécurité et la justice.
Malgré les défis titanesques, Haïti conserve un potentiel énorme. Avec une jeunesse dynamique et une diaspora engagée, le pays peut redevenir un symbole d’espoir et d’inspiration pour le monde. À condition que les efforts nationaux et internationaux s’alignent sur une vision commune de paix, de justice et de prospérité.
Avec ONUInfos