Le vendredi 10 janvier, les gouvernements américain et britannique ont annoncé de nouvelles sanctions coordonnées contre les grandes entreprises énergétiques russes, notamment Gazprom Neft, dans le but de saper « la plus grande source de financement du Kremlin » pour soutenir l’effort de guerre en Ukraine. Cette décision a été immédiatement qualifiée d’« injustifiée et illégitime » par Gazprom Neft, une filiale du groupe étatique Gazprom.
Des Mesures Radicales par les États-Unis
Avant l’entrée en fonction de Donald Trump le 20 janvier, le département du Trésor américain a détaillé une série de sanctions dirigées contre deux des principales sociétés russes du secteur énergétique, Gazprom Neft et Surgutneftegas. Janet Yellen, secrétaire au Trésor sortante, a expliqué que ces sanctions visaient à perturber les revenus du Kremlin provenant du secteur énergétique, notamment avec l’instauration d’un prix plafond sur le pétrole russe.
Daleep Singh, conseiller adjoint à la sécurité nationale de la Maison Blanche pour l’économie internationale, a indiqué que ces sanctions représentaient « les plus importantes jamais imposées » par les États-Unis contre le secteur énergétique russe.
Le Royaume-Uni Emboîte le Pas
Le gouvernement britannique a également sanctionné ces entreprises, soulignant que Gazprom Neft et Surgutneftegas produisent à elles seules plus d’un million de barils de pétrole par jour, soit une valeur d’environ 23 milliards de dollars par an. Le ministère britannique des Affaires étrangères a déclaré que les revenus pétroliers étaient « vitaux pour l’économie de guerre de la Russie », et que ces sanctions devraient « épuiser le trésor de guerre de la Russie ».
Cette initiative a été fermement soutenue par le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui a salué ces mesures comme un coup important porté aux fondements financiers de la machine de guerre russe.
Les Mesures de Répression du Commerce Pétrolier
En plus des sanctions dirigées contre les entreprises, Washington a annoncé d’autres mesures visant près de 200 pétroliers et méthaniers opérant depuis la Russie. Ces navires sont accusés de faire partie de la « flotte fantôme » de Moscou, utilisée pour contourner les sanctions. De son côté, Londres avait déjà sanctionné une centaine de navires de cette flotte fantôme à la mi-décembre.
Impact sur la Serbie
Les sanctions touchent également la Petroleum Industry of Serbia (NIS), le seul fournisseur de gaz en Serbie, majoritairement détenu par Gazprom. Le président serbe Aleksandar Vucic a exprimé son intention de parler à Vladimir Poutine au sujet de ces mesures, qui exigent « le retrait complet des intérêts russes de NIS ».
En réponse, le gouvernement serbe a créé un organe de coordination dirigé par le Premier ministre Milos Vucevic pour assurer un approvisionnement sûr en pétrole et en gaz, tout en négociant avec la Russie pour garantir l’apport énergétique à long terme du pays.
Avec RFI