La situation économique et sociale d’Haïti reste critique, la population fait face à des difficultés de toute sorte, les familles peinent à subvenir à leurs besoins. C’est la faillite chez les professionnels et les investisseurs. Le kidnapping a appauvri des Haïtiens de toutes les couches sociales, l’insécurité a ralenti la vie économique, plusieurs personnes ont perdu leur propriété hypothéquée pour obtenir un crédit sur le logement ou pour investir, les dépenses des familles déplacées (en Haïti ou à l’étranger) ont grimpé considérablement, plusieurs cadres du pays ont dû recommencer leur vie à zéro.
Cependant, des montants sont régulièrement annoncés et décaissés pour des projets de renforcement de l’économie, de la résilience et de sécurité. Des sommes importantes sont annoncées régulièrement, soit par l’État haïtien, soit par les partenaires internationaux.
Aujourd’hui, plus que jamais, de nombreuses interrogations surgissent autour de l’utilisation des fonds publics alloués à divers ministères. La population, déjà éprouvée par la crise, a droit à des réponses claires et transparentes.
1. Les 42,58 milliards de gourdes comme enveloppe budgétaire pour le Ministère de l’Éducation Nationale et de la Formation Professionnelle (MENFP)
Le ministre Antoine Augustin, à la tête du MENFP, a bénéficié d’une allocation de 42,58 milliards de gourdes pour l’exercice fiscal 2024-2025, avec un accent particulier sur l’éducation nationale et la formation professionnelle ().
Pour faciliter la rentrée des classes et aider parents et élèves, une enveloppe spéciale de cinq (5) milliards de gourdes lui avait été allouée pour distribution par des contributions de 15 à 20,000 gourdes. Tout le monde attendait les rapports de Natcash ou Moncash; aucune nouvelle.
Cependant, les parents se plaignent de n’avoir rien reçu et de nombreux élèves rapportent des retards suspects dans la distribution de matériels scolaires, des salles de classe en mauvais état et des enseignants toujours en attente de leurs salaires. Où sont passés ces fonds ? Quelles priorités ont-elles établies ?
Le ministère de l’Education a été donné au Conseiller-Président Fritz Jean pour l’Accord de Montana. Transparence, monsieur le Conseiller !
2. Les 40 milliards de gourdes pour le Ministère des Travaux Publics, Transports et Communications (MTPTC)
Le ministère des Travaux Publics, Transport et Communication (TPTC), dirigé par le ministre Lavalas Raphaël Hosty, a reçu une allocation d’un milliard de gourdes dès son installation pour un assainissement. Qu’en a-t-il été ?
De plus, son budget a augmenté de plus de 56 %, atteignant près de 40 milliards de gourdes (). Cependant, les travaux routiers, la réhabilitation des infrastructures et les projets promis peinent à se concrétiser. Où en sont les vrais chantiers ?
3. Les milliards pour le Ministère de l’Environnement
Le ministre Moïse Jean-Pierre Fils est à la tête du Ministère de l’Environnement et représente le secteur interfoi REN. Bien que des fonds substantiels aient été alloués à ce ministère, les projets de reforestation, les initiatives de protection des bassins versants et la gestion des déchets demeurent invisibles. Le ministère a confirmé avoir réalisé plusieurs projets d’assainissement. Sur son compte X, le ministre a appelé les participants de ces initiatives à la patience et qu’ils devront recevoir leur paiement via le programme Moncash. Bien qu’on n’ait jamais entendu de plaintes et de manifestations de la part de ces personnes ayant participé à un quelconque assainissement. Encore de l’assainissement pendant que les dernières inondations dans le Nord et le Nord’Ouest du pays ont fait ravage. Quelles sont les actions concrètes pour l’environnement et la population ?
4. Les dépenses du Ministère du Plan et de la Coopération Externe (MPCE)
Le Ministère du Plan, dirigé par la ministre Ketlene Florestal, est au cœur des stratégies de développement national. Pourtant, le manque de transparence concernant les projets financés et les décaissements effectués soulève des questions. Selon les rapports officiels, plusieurs milliards de gourdes ont été alloués aux projets de développement communautaire, mais peu d’initiatives visibles ont vu le jour. Combien de ces fonds ont été décaissés ? Quels projets prioritaires ont été réalisés ? Le MPCE doit fournir des rapports détaillés sur l’état des programmes et la gestion des fonds. Le ministère du Plan a été donné dès le départ à Garry Conille, aujourd’hui ex-PM. Quid du Basket Fund ? C’est l’opacité totale. De qui répond aujourd’hui la Ministre Florestal ?
5. Les décaissements sous le Premier ministre Garry Conille
Sous la gouvernance du Premier ministre Garry Conille, plusieurs projets avaient été annoncés, notamment dans les secteurs de la santé, de l’éducation et des infrastructures. Cependant, des soupçons de mauvaise gestion ou de gaspillage des fonds continuent de planer. Combien de ces montants ont été réellement décaissés et utilisés pour des projets concrets ? Quelles initiatives ont été abandonnées ou détournées ? Les archives de cette période méritent d’être examinées à la lumière des nouvelles exigences de transparence.
On devrait aussi questionner la gestion de Ariel Henry et de sa grande erreur envers ses alliés de l’International qui l’a conduit au bannissement de son propre pays.
6. Les dépenses du Comité de Pilotage de Transition (CPT)
Depuis mars 2024, le CPT aurait dépensé des milliards de gourdes pour des initiatives de transition politique et sociale. Cependant, peu de résultats tangibles sont visibles sur le terrain. Quels sont les programmes financés ? Ont-ils répondu aux attentes initiales ? Le peuple exige une reddition de comptes sur ces dépenses.
7. Et pourtant on parle de 100 millions de la Banque Nationale de Crédit (BNC) ?
Les accusations concernant les 100 millions de gourdes non décaissés à la BNC, ont occupé et occupent encore une place importante dans le débat public. Mais on reconnaît qu’ils n’avaient pas été décaissés, qu’en est-il de ceux sortis réellement des caisses? Tant de tapages sur les trois conseillers Bncistes, pourquoi autant de silence sur les gros décaissements ? Les citoyens demandent des explications au ministère des Finances, dirigé par le ministre Alfred Metellus, et à la Banque de la République d’Haïti (BRH) sur les montants attribués, les bénéficiaires et les projets réalisés.
La transparence : un impératif pour la gouvernance
Ces milliards, issus des ressources de la Nation, doivent faire l’objet d’une gestion rigoureuse et d’une reddition de comptes. Dans un contexte où les besoins de base ne sont pas satisfaits, le peuple haïtien a le droit de savoir comment ces fonds sont utilisés.
À travers cet article, Le Quotidien509 interpelle les ministères concernés et les institutions publiques pour qu’ils rendent des comptes. Des rapports détaillés et accessibles doivent être publiés pour restaurer la confiance et démontrer que ces fonds ont été dépensés dans l’intérêt collectif.
La Nation exige des réponses. Le Quotidien 509 ouvre les débats et interpelle l’UCREF et l’ULCC.
A bon entendeur SALUT!
La Rédaction