Alors que l’administration Trump applique une politique de déportations massives, le président dominicain Luis Abinader a affirmé que la majorité des Dominicains aux États-Unis sont en situation légale et que son gouvernement est prêt à accueillir ceux qui pourraient être renvoyés. Il a précisé que des préparatifs sont en cours pour gérer toute augmentation significative du nombre de déportations, citant les expériences passées sous l’administration Biden. Il a également souligné l’importance des envois de fonds pour l’économie dominicaine et les risques que ces expulsions pourraient engendrer.
Un contraste avec Haïti
Contrairement à la République dominicaine, Haïti reste silencieux face aux expulsions massives de ses ressortissants. En 2024, 195 907 Haïtiens ont été expulsés de la République dominicaine de Janvier à Juin, selon la Direction Générale des Migrations (DGM)
Pour l’année 2025, La DGM a informé avoir déporté 31 204 Haïtiens. Amnesty International a dénoncé des violations des droits humains dans ces expulsions, qualifiant les méthodes dominicaines de discriminatoires et inhumaines. Les migrants haïtiens sont souvent victimes d’arrestations arbitraires, de détentions dans des conditions inhumaines et de séparations familiales.
Une absence de leadership
Alors que la République dominicaine organise l’accueil de ses citoyens, le gouvernement haïtien reste muet sur le sort des milliers de ses ressortissants renvoyés de force. Aucune mesure concrète n’a été annoncée pour encadrer le retour de ces migrants ou leur réinsertion. L’absence de réaction des autorités haïtiennes laisse planer le doute sur leur capacité à défendre les droits de leurs citoyens à l’étranger et à gérer une crise migratoire qui ne cesse de s’aggraver. Il faut toutefois souligner que le ministère des Affaires étrangères a déclaré récemment avoir mis en place à Washington, une cellule d’urgence pour la gestion d’éventuels ressortissants arrêtés par la migration américaine, sans donner plus d’informations.
Pendant que le voisin dominicain prend des dispositions pour protéger ses citoyens, Haïti semble laisser cette responsabilité à l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), sans leadership clair sur la question. Face à la multiplication des expulsions et aux risques accrus pour ses ressortissants, le gouvernement haïtien pourra-t-il encore rester silencieux ?
La rédaction