Le 7 mars 2025, Fritz Jean prend officiellement la tête du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), succédant à Leslie Voltaire. Il hérite d’un pays plongé dans l’instabilité, avec une insécurité incontrôlable, une économie au bord de l’effondrement et une diplomatie en crise.
- Relations tendues avec les États-Unis
L’administration Trump, bien que silencieuse sur Haïti jusqu’à présent, laisse entrevoir une politique hostile. La fin du TPS et les déportations massives annoncées pour les Haïtiens risquent d’aggraver la crise migratoire. De plus, le sénateur Marco Rubio, en visite récemment en République Dominicaine, a critiqué l’élite haïtienne sans même engager de dialogue avec Port-au-Prince, accentuant l’isolement du pays sur la scène internationale.
- Crise avec la République Dominicaine
Les tensions avec la République Dominicaine restent vives, notamment autour de la fermeture de la frontière, des expulsions massives de migrants haïtiens et des différends commerciaux. L’absence de discussions directes entre les deux gouvernements témoigne d’un déficit diplomatique inquiétant.
- Venezuela et Colombie : le poids d’un héritage diplomatique risqué
Sous Leslie Voltaire, Haïti a maintenu une posture favorable au Venezuela et à la Colombie, malgré les sanctions internationales imposées à Caracas par les États-Unis et leurs alliés. Cette position, perçue comme un affront par Washington, pourrait compliquer les relations de Fritz Jean avec les puissances occidentales, notamment en matière d’aide internationale et de coopération sécuritaire. Sans oublier la visite en Haïti du Président Colombien Gustavo Petro en Janvier dernier, qui par la suite aura des différends avec l’administration Trump sur le dossier de la migration.
- L’insécurité et l’inaction des MSS
Avec 85 % de Port-au-Prince sous contrôle des gangs, l’incapacité du CPT à restaurer l’ordre constitue le défi majeur du nouveau président du Conseil. La Mission Multinationale de Sécurité (MSS), censée intervenir, tarde à se concrétiser, renforçant l’anarchie et la montée en puissance des groupes armés.
- Une économie exsangue et des fonds publics gaspillés
La gourde en chute libre, l’inflation galopante et l’absence d’investissements plongent le pays dans une crise économique profonde. Des milliards de gourdes sont dépensés pour des assainissements, un achat de terrain de 20 millions de dollars américains, un Carnaval national annulé, des voyages à l’étranger sans résultats concrèts illustrent le gaspillage des ressources publiques et montrent aussi que l’Etat haïtien ne situe pas les priorités de l’heure dans ses dépenses. La Police nationale continue d’exiger des matériels et équipements pour faire face aux gangs, mais les dépenses ne se précisent pas encore de ce côté .
De plus, l’Aéroport International Toussaint Louverture sanctionné par la FAA, quoi que officiellement ouvert par l’Etat Haïtien, ne reçoit pas encore de vols commerciaux depuis le 11 novembre 2024. Le service cargo à l’Aeroport Guy Malary a repris récemment, avons-nous appris.
- Un processus électoral contesté
Le CPT a annoncé un calendrier électoral et un référendum constitutionnel, censés poser les bases d’un retour à l’ordre démocratique. Cependant, ces initiatives sont décriées par de nombreux acteurs de la société civile, qui dénoncent une manœuvre politique opaque menée sans véritable consensus national. La crédibilité du processus électoral et la participation des citoyens restent donc incertaines, alimentant les craintes d’une transition sans véritable légitimité.
Quel avenir pour Fritz Jean
Face à ces défis, Fritz Jean devra réajuster la politique étrangère d’Haïti, redéfinir ses alliances et restaurer la confiance des acteurs internationaux, tout en trouvant des solutions immédiates à la crise sécuritaire et économique. Une tâche titanesque qui déterminera la viabilité du CPT et l’avenir du pays.
Selon les analystes politiques, la porte de sortie demeure un remaniement raisonnable ou les nouveaux ministres prennent avec le Premier Ministre les mesures idoines qui doivent enfin conduire à la neutralisation des gangs, à leur démantèlement et au désarmement réel.
Les opérations policières sont importantes et laissent poindre à l’horizon l’espoir mais vue l’angoisse dans laquelle vit le peuple haïtien seule la capture ou le stoppage d’un des leaders de ces bandits amènera le soulagement et permettra à l’espoir de refleurir dans le cœur des haïtiens aujourd’hui livrés à la fantaisie des bandits.
Si le temps de la révolte a sonné encore faut-il que les dirigeants accompagnent le peuple dans son désarroi et surtout ses élans courageux d’assumer sa défense et celle du pays tout entier.
La rédaction