Haïti accueille actuellement William O’Neill, expert indépendant des Nations Unies pour les droits de l’homme. Au programme de sa visite : des rencontres avec des figures politiques clés, telles que le Président du Conseil de la Présidentiel de Transition (CPT), Leslie Voltaire, et le Premier Ministre, Alix Didier Fils Aimé, ainsi qu’une immersion dans la réalité des victimes, en particulier celles des enfants incarcérés et des femmes confrontées aux violences sexuelles.
L’une des étapes marquantes de cette mission sera la visite d’une prison pour enfants, où O’Neill aura l’opportunité de rencontrer des jeunes victimes de privation de liberté, de maltraitance, ou d’exploitation. Il échangera aussi avec des représentants de l’ONU et des membres de la société civile sur l’évolution de la situation des droits de l’homme dans le pays.
L’une des préoccupations majeures de la visite est la question de la traite des personnes. Haïti continue de faire face à de nombreux défis dans ce domaine. Selon le Rapport 2021 sur la Traite des Personnes de l’ambassade des États-Unis, bien que des progrès aient été réalisés, des lacunes subsistent, notamment dans la mise en œuvre de programmes de soutien aux victimes et dans la lutte contre le travail forcé, y compris la pratique des « restavèks » (enfants domestiques exploités).
La situation est d’autant plus préoccupante que la violence des gangs, exacerbée par un climat d’insécurité généralisée, rend la population encore plus vulnérable à l’exploitation. Le dernier rapport mondial de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) révèle une augmentation de 25 % du nombre de victimes détectées de traite des êtres humains, notamment dans le domaine de l’exploitation sexuelle et du travail forcé.
La visite de William O’Neill soulève donc des enjeux essentiels pour le pays : comment renforcer les actions pour éliminer la traite des personnes et protéger les droits des victimes tout en garantissant un environnement sûr et respectueux des droits humains pour tous les Haïtiens ?
La rédaction