Un rapport de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime a identifié la République dominicaine comme une route clé dans le corridor illégal d’armes entre les États-Unis et Haïti.
Ce rapport appelle à une enquête approfondie et à un renforcement des capacités des organismes frontaliers et douaniers pour détecter et enquêter sur le trafic d’armes. Malgré les exigences strictes établies par la loi 631-16 pour le contrôle et la régulation des armes, des munitions et des matériaux connexes.
En 2023, le décret dominicain (30-23) a temporairement permis l’importation d’armes à feu à usage civil, abrogeant une interdiction de 17 ans. Cependant, cette importation reste réservée à l’usage exclusif des entreprises de sécurité privées dûment enregistrées.
Les données montrent une augmentation annuelle des saisies d’armes et de munitions en République dominicaine, mettant en lumière ce pays comme un pont potentiel pour le trafic d’armes vers Haïti.
En 2023, plus de 5 800 armes et près de trois millions de balles ont été saisies, la plupart provenant des États-Unis et passant par le port de Haina. Cette tendance a été confirmée par des saisies récentes au port de Haina, où des armes de gros calibre et des milliers de munitions illégales, destinées à Haïti, ont été interceptées.
La récente saisie de 62 armes, plus de 36 000 munitions et 69 chargeurs démontre l’ampleur du problème.
En novembre 2024, selon les médias dominicains, les autorités dominicaines ont arrêté plusieurs personnes impliquées dans un réseau de trafic d’armes et de munitions destinées à des criminels en Haïti. Parmi les principaux suspects figurent le colonel Narciso Antonio Féliz Romero, responsable de l’intendance des armes et munitions de la Police Nationale Dominicaine, et Miguelina Bello Segura, une civile résidant dans la province frontalière de Pedernales.
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En 2005, un Dominicain nommé César E. Diaz Silverio a été arrêté à la frontière haïtiano-dominicaine avec une cargaison d’armes (fusils, pistolets et cartouches) destinée à Haïti. Il a affirmé avoir été payé pour transporter ces « marchandises » sans en connaître le contenu exact.
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Des enquêtes de l’ONU (comme le rapport de 2023) et d’autres sources pointent également des réseaux transfrontaliers impliquant des Dominicains, mais les noms spécifiques des trafiquants ou intermédiaires ne sont pas toujours divulgués.
Pendant que le président Luis Abinader applique des sanctions contre Haïti et critique la situation sécuritaire, des acteurs dominicains (y compris des membres des forces de l’ordre) participent activement à l’armement des gangs haïtiens. Cela soulève des questions sur la sincérité de la politique dominicaine vis-à-vis de la crise haïtienne et sur les véritables intérêts en jeu.