L’administration de Donald Trump envisage d’imposer des restrictions d’entrée aux ressortissants haïtiens, selon des informations relayées par le Miami Herald. Cette mesure s’inscrirait dans le cadre d’un élargissement de la politique migratoire américaine visant les pays jugés incapables de garantir des contrôles de sécurité efficaces sur leurs citoyens.
Haïti pourrait figurer sur une liste de pays dont les ressortissants subiraient des restrictions partielles de voyage vers les États-Unis. En revanche, Cuba, déjà classée comme État soutenant le terrorisme, pourrait faire l’objet d’une interdiction totale d’entrée. Cette décision s’aligne sur la politique anti-immigration de l’ancien président, qui avait instauré une interdiction de voyage visant principalement des pays à majorité musulmane lors de son premier mandat.
Cependant, cette initiative suscite des interrogations sur le rôle joué par les États-Unis dans l’instabilité haïtienne. En effet, la majorité des armes illégales qui alimentent la violence des gangs en Haïti proviennent des États-Unis et transitent par la République dominicaine. Par ailleurs, plusieurs citoyens américains ont été impliqués dans des événements majeurs de la crise haïtienne, notamment l’assassinat du président Jovenel Moïse en juillet 2021, où des Américains ont été cités aux côtés de mercenaires colombiens.
L’ingérence américaine se manifeste également dans la transition politique actuelle en Haïti. Le Conseil Présidentiel de transition et la mission multinationale d’appui à la sécurité sont, en grande partie, des initiatives soutenues et orchestrées par Washington. De plus, l’ambassadeur américain en Haïti, Dennis Hankins, a lui-même admis avoir dialogué avec des chefs de gangs pour s’informer de leurs intentions concernant l’ambassade et son personnel.
Cette mesure migratoire, si elle est adoptée, soulève des questions sur les véritables motivations de l’administration Trump. Alors que les États-Unis jouent un rôle central dans la crise haïtienne, leur décision de restreindre l’entrée des Haïtiens apparaît comme une tentative de se soustraire aux conséquences de leur propre implication dans la déstabilisation du pays.
La rédaction