William O’Neill, expert de l’ONU sur les droits de la personne en Haïti, a exhorté les États-Unis, la République dominicaine et d’autres pays à ne pas expulser les Haïtiens vers leur pays en proie à la violence des gangs.
Dans son compte rendu du 11 mars 2025 à New York, il a déclaré : « ce bref séjour, m’a permis de prendre la mesure de la situation, non seulement de sa gravité, mais aussi et surtout, de la douleur et du désespoir de toute une population. La souffrance imprègne toutes les couches sociales, en particulier, des plus vulnérables. Malgré les efforts déployés par la Police Nationale d’Haïti (PNH) et de la Mission nationale d’appui à la sécurité (MMAS), le risque de voir la capitale tombée sous le contrôle des gangs est palpable. »
Lors de sa quatrième visite en Haïti, O’Neill a décrit une situation catastrophique en termes de droits de la personne et de crise humanitaire. Il a souligné que les gangs contrôlent la majeure partie de Port-au-Prince, tuant, violant, et terrorisant la population en toute impunité. O’Neill a insisté sur le fait qu’un retour sûr ne pouvait être assuré pour les Haïtiens expulsés, et a demandé à l’administration américaine de réexaminer sa décision de réduire la durée du Statut de protection temporaire (TPS) pour les Haïtiens aux États-Unis.
Malgré ces conditions, la République dominicaine dit avoir expulsé plus de 200 000 Haïtiens en 2024, et l’ONU s’attend à 350 000 expulsions en 2025. L’administration du président américain, Donald Trump, a également annoncé la réduction de la durée du TPS pour quelque 520 000 Haïtiens aux États-Unis, fixant sa nouvelle date d’expiration au mois d’août.
O’Neill a appelé tous les pays expulsant des Haïtiens à revenir sur leur décision, soulignant que le droit international exige un retour digne et sûr pour les expulsions forcées.
La rédaction