Port-au-Prince, 18 mars 2025 – Le porte-parole de la Police Nationale d’Haïti (PNH), l’agent 4 Lionel Lazare, a confirmé que la police haïtienne dispose désormais d’une unité spécialisée dans le pilotage de drones, intégrée aux opérations sur le terrain contre les gangs armés.
Selon lui, une quarantaine de policiers ont été formés, notamment en Jamaïque, avec le soutien du gouvernement canadien, afin de maîtriser l’utilisation de ces appareils. Cette unité, tout comme celle des engins lourds, joue un rôle actif dans les interventions contre les groupes criminels qui terrorisent la population.
D’après Lionel Lazare, l’ambassade des États-Unis à Port-au-Prince est actuellement en train d’aménager un espace dédié à cette nouvelle unité au sein des infrastructures de la PNH. Il a également assuré que l’utilisation des drones explosifs dans les opérations anti-gangs se poursuivra, soulignant la volonté de la police de ne pas reculer face à cette nouvelle approche sécuritaire.
Selon les chiffres avancés par Pierre Espérance, directeur exécutif du Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH), l’utilisation des drones armés aurait déjà permis d’éliminer une cinquantaine de membres de gangs.
Cependant, de nombreuses interrogations persistent quant à l’efficacité réelle de cette nouvelle technologie. Alors que la PNH dispose d’un effectif mieux formé et plus étoffé que les gangs, qu’elle bénéficie du soutien logistique d’une mission multinationale, ainsi que d’un arsenal comprenant véhicules blindés et engins lourds, la situation sur le terrain continue de se détériorer.
La perte progressive de quartiers entiers aux mains des gangs, malgré ces nouvelles capacités opérationnelles, suscite des doutes et des inquiétudes. Certains observateurs s’interrogent sur la véritable volonté des autorités à restaurer la sécurité et soupçonnent l’existence d’intérêts cachés derrière cette crise prolongée.
Pendant ce temps, les gangs poursuivent leur expansion, renforcent leur arsenal et resserrent leur emprise sur la capitale, réduisant davantage les zones encore vivables pour la population.
La Rédaction.