« Je n’ai jamais évoqué la question des drones explosifs », a d’entrée de jeu indiqué le porte-parole adjoint de la Police Nationale d’Haïti (PNH), l’agent 4 Lionel Lazarre à la rédaction du Quotidien 509.
Ces déclarations, il les a faites suite à un article publié par notre agence dans un contexte marqué par des informations selon lesquelles la PNH aurait été sommée de ne plus utiliser les drones kamikazes contre les gangs.
« Nous allons continuer à utiliser le service des drones lors de nos opérations dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince », a indiqué Lazarre dans une note vocale parvenue à notre rédaction.
S’il est vrai que le porte-parole avait pris le soin de ne pas mentionner les mots « kamikaze » ou « explosif », ces déclarations interviennent dans un contexte marqué par le rejet, par la population, de l’idée de ne plus utiliser les drones kamikazes. Selon Monsieur Lazarre, la rumeur qu’il souhaitait dissiper reposait sur l’affirmation selon laquelle les forces de l’ordre ne disposeraient pas de personnels qualifiés pour manœuvrer les drones. Une clarification qui semble hors de propos, puisque la population sait depuis plusieurs années que la police utilise déjà des drones dans certaines opérations.
« Nous avons un service de drones avec une quarantaine d’agents formés en Jamaïque et au Mexique, avec l’appui financier du Canada, et l’ambassade des États-Unis à Port-au-Prince est en train d’aménager un bureau pour le structurer afin qu’il soit plus efficace », a dit Lionel Lazarre, annonçant pour « bientôt » l’inauguration de ce bureau. La note vocale rendue publique par le porte-parole souligne clairement l’accompagnement du Canada et de l’Ambassade américaine dans la formation des policiers ainsi que dans l’encadrement du service de drones de la PNH. Cependant, dans une autre note vocale transmise à notre rédaction, il précise n’avoir jamais affirmé que l’Ambassade américaine aménageait un espace ou un bureau dédié à ce service.
Le Journal Le Quotidien 509 reconnaît que Monsieur Lionel Lazarre n’a jamais employé les termes « kamikazes » ou « explosifs » dans ses déclarations. Cependant, il n’a pas jugé nécessaire d’apporter une clarification détaillée ni de prendre en compte le contexte dans lequel sa note vocale a été relayée.
Aujourd’hui, la question qu’il nous invite à poser est limpide : Quelle est la position officielle de la Police Nationale d’Haïti (PNH) sur l’utilisation des drones explosifs ? Et surtout, quelle instance du pays utilise ces drones dans les différentes opérations en cours ?
La rédaction du Journal Le Quotidien 509 reste fidèle à son engagement d’offrir des informations précises et vérifiées. Nous tenons également à rectifier un point pour le porte-parole : notre ligne éditoriale ne recherche pas le « sensationnalisme ».
Le premier drone kamikaze aurait été utilisé le 1er mars dernier à Delmas 6, fief du chef de gang Jimmy Chérizier, alias Barbecue. Le lendemain, une frappe similaire aurait ciblé « Village de Dieu », bastion de Johnson André, alias IZO 5 secondes.
Depuis, plus d’une dizaine de drones ont frappé différentes bases criminelles. Selon les déclarations du directeur exécutif du Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH), Pierre Espérance, dans une interview aur RTVC, au moins 50 morts auraient été dénombrés lors des premières frappes.
Ce mercredi, de nouvelles explosions, suivies de tirs nourris, ont été signalées notamment à Bel-Air et Gran Ravin.
Face à ces faits, on comprend le malaise du porte-parole de la PNH quant aux informations qui circulent sur l’implication des forces de l’ordre dans l’utilisation de drones kamikazes ou explosifs contre les membres de la coalition criminelle « Viv Ansanm ».
Il s’agit simplement de confirmer ou d’infirmer l’utilisation des drones dans ces frappes. Le Quotidien 509 ne crée pas l’information, il la rapporte.
La rédaction
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