La République dominicaine poursuit l’édification de son mur frontalier avec Haïti, une infrastructure visant à limiter les flux migratoires et à sécuriser son territoire face à la crise sociale et économique haïtienne. Ce projet s’étendra sur 400 kilomètres pour près de 30 millions de dollars.
Un mur face aux réalités transfrontalières
Dans des zones comme Pedernales, des milliers de Haïtiens traversent chaque jour la frontière pour travailler dans des complexes hôteliers ou pour faire du commerce. Cependant, les autorités dominicaines intensifient leurs contrôles et les expulsions se multiplient. Depuis octobre 2024, près de 151 000 personnes, en majorité des Haïtiens, ont été rapatriées selon les autorités dominicaines.
Abinader défend sa politique migratoire et a rejeté les accusations de racisme portées par Amnesty International, les qualifiant d’« absurdes». Parallèlement, il a rappelé que la majorité de la population dominicaine est métissée.
De plus, le gouvernement met en place un programme de mécanisation des secteurs agricole et de la construction, financé à hauteur de 3 milliards de pesos, afin de réduire la dépendance à la main-d’œuvre haïtienne. Les dominicains, en général, refusent de travailler dans l’agriculture et dans les champs. Un pari qui n’est pas près d’être gagné.
Entre nécessité économique et contrôle migratoire, la frontière dominico-haïtienne demeure un point névralgique où se joue une partie de l’avenir des relations entre les deux pays.