La Direction Générale de l’Immigration en République dominicaine a récemment renforcé sa collaboration avec le secteur des transports pour lutter contre l’immigration illégale, a informé Diario LIbre. Le vice-amiral Luis Rafael Lee Ballester, directeur général de l’immigration, a rencontré Williams Pérez Figuereo, président du Centre national des travailleurs unifiés des transports (CNTU), afin de mettre en place des stratégies visant à limiter l’entrée et la circulation des immigrés en situation irrégulière.
Cette initiative soulève toutefois des inquiétudes quant à son impact sur les travailleurs haïtiens et les étudiants qui utilisent le transport public pour la plupart.
Une grande partie des chauffeurs dans le secteur des transports en République dominicaine sont d’origine haïtienne, sans compter des ouvriers qui travaillent sur les chantiers de construction et dans l’agriculture. Beaucoup d’entre eux n’ont pas pu renouveler leur visa depuis la suspension des services consulaires ou ne possèdent tout simplement pas de visa. De plus, plusieurs ressortissants attendent depuis plusieurs années le renouvellement de leur passeport à l’Ambassade d’Haïti.
La situation est encore plus préoccupante pour les étudiants haïtiens, qui se retrouvent dans l’impossibilité de renouveler leur passeport, d’obtenir un visa régulier ou un visa étudiant en raison de la fermeture actuelle du processus administratif. Sans ces documents, leur droit de séjour devient de plus en plus précaire, les exposant à des contrôles et des expulsions arbitraires.
L’ambassadeur d’Haïti en République dominicaine, Fritz Longchamps, reste quant à lui silencieux face à cette situation. Aucun dialogue officiel ou prise de position publique n’a été constaté de sa part pour défendre les droits des ressortissants haïtiens vivant et travaillant sur le territoire dominicain.
Alors que les Haïtiens sont de plus en plus marginalisés en République dominicaine, le ministre des Affaires étrangères et des Cultes, Jean-Victor Harvel Jean-Baptiste, semble plus préoccupé par ses voyages que par la protection de ses compatriotes. Le chancelier brille par son absence dans les débats concernant le sort des Haïtiens en République dominicaine.
Ce silence est d’autant plus préoccupant que la situation des migrants haïtiens se détériore rapidement, sans qu’aucune initiative diplomatique concrète ne soit mise en place pour atténuer les tensions. Alors que les autorités dominicaines multiplient les restrictions, le gouvernement haïtien reste passif, laissant ses citoyens sans protection ni soutien.
Face à cette nouvelle répression, la question demeure : quelle est la position réelle de la diplomatie haïtienne ? Le mutisme de l’ambassade haïtienne en République dominicaine et les incessants déplacements du chancelier Jean-Baptiste traduisent-ils un abandon pur et simple des Haïtiens?
La rédaction