République Dominicaine, le 30 Mars 2025. Le Collectif Migration et Droits Humains, ainsi que plusieurs organisations, expriment leur profonde inquiétude face à la marche de ce dimanche 30 mars 2025 à El Hoyo de Friusa, à Bávaro, Higüey. Ces entités avertissent les autorités sur les graves conséquences potentielles d’une telle mobilisation, notamment en raison des appels à la violence proférés par les organisateurs.
D’un autre côté, dans un article publié par le média dominicain Acento, le Mouvement Populaire Dominicain (MPD) rejette fermement la marche prévue ce dimanche dans le quartier El Hoyo de Friusa, une communauté composée en grande partie de travailleurs haïtiens et de Dominicains. L’organisation dénonce une initiative dangereuse orchestrée par le groupe ultranationaliste Antigua Orden et tient les autorités dominicaines pour responsables de toute éventuelle flambée de violence.
Un groupe paramilitaire selon le MPD
Le MPD qualifie Antigua Orden de groupe paramilitaire, manipulé par des politiciens nationalistes radicaux qui attisent la haine entre Haïtiens et Dominicains. Selon l’organisation de gauche, ce groupe instrumentalise l’héritage de Juan Pablo Duarte et glorifie des figures historiques controversées comme le général Pedro Santana, responsable de la mort de nombreux patriotes dominicains.
Manipulation et désinformation
Le MPD dénonce une campagne de désinformation visant à diaboliser la communauté haïtienne de Friusa. Contrairement aux affirmations de certains activistes ultranationalistes, la localité dispose bel et bien d’un poste de police et d’une unité de la Politur (police touristique). De plus, le MPD rejette les rumeurs infondées sur l’existence de soi-disant « tribunaux haïtiens » à Friusa, qui ne servent qu’à justifier des actions hostiles contre des travailleurs migrants.
Silence complice sur la situation de la diaspora
Le MPD souligne l’hypocrisie de l’Antigua Orden, qui ignore les abus subis par les Dominicains vivant à l’étranger, notamment sous les politiques de Donald Trump aux États-Unis. Il affirme que la diaspora dominicaine ne soutient pas cette marche et dénonce les tentatives de manipulation sur les réseaux sociaux.
Un appel à la responsabilité de l’État
Le MPD met en garde contre le danger que représente cette manifestation et exige du gouvernement qu’il prenne ses responsabilités. Il réitère la nécessité de protéger les travailleurs haïtiens, tout en insistant sur leur régularisation et leur documentation légale.
L’organisation dénonce les discours xénophobes qui ne servent qu’à attiser la haine à des fins électorales, et réaffirme son engagement en faveur de la justice sociale et des droits des travailleurs, quelle que soit leur origine.
Un appel explicite à la violence
Contrairement aux précédentes manifestations organisées par Antigua Orden, cette marche dépasse la simple rhétorique discriminatoire : elle encourage ouvertement les participants à venir armés et à attaquer les migrants haïtiens.
Ce climat de haine représente une menace directe pour la paix sociale et la stabilité du pays. Derrière le prétexte du patriotisme, il s’agit d’une tentative de criminalisation d’une population qui, loin d’être un fardeau, joue un rôle économique crucial en contribuant à plus de 7 % du PIB national.
La loi dominicaine et le rejet du discours de haine
La Constitution dominicaine stipule que « la dignité humaine est sacrée, innée et inviolable, et que son respect et sa protection relèvent de la responsabilité des pouvoirs publics » (Art. 38). Si la liberté d’association et d’expression est garantie (Arts. 47, 48 et 49), elle ne saurait justifier des appels à la violence dénonce les organisations de droits humains.
La rédaction