Alors que les groupes armés renforcent leur emprise sur plusieurs zones clés du pays, la Mission de Soutien à la Sécurité en Haïti (MSSM) a publié ce 10 Avril 2025 un communiqué soulignant la tenue d’une formation médicale avancée. Cette session visait à renforcer les capacités du personnel médical en matière de stabilisation des blessés, d’évacuation terrestre et aérienne, et de soins définitifs, en collaboration avec les équipes de l’hôpital Aspen et les forces multinationales.
Si cette formation témoigne d’un professionnalisme certain, elle intervient dans un contexte où la réalité du terrain est de plus en plus chaotique. À Kenscoff, dans les hauteurs de Port-au-Prince, les gangs ont presque pris le contrôle de la zone. Dans la plaine du Cul-de-Sac, notamment à Tabarre et à la Croix-des-Bouquets, des centaines de familles ont dû abandonner leurs maisons. Beaucoup se sont réfugiés devant la résidence de l’ex-président Jean-Bertrand Aristide, gardée par un blindé, ou devant la DCPJ, située à moins d’un kilomètre de la base des policiers kenyans à l’aéroport.
La situation s’est également aggravée dans le Plateau Central. Les localités de Mirebalais et de Saut-d’Eau sont désormais aux mains des gangs, et ce matin, une vidéo virale a montré le chef de gang « Lanmò Sanjou » de 400 Mawozo circulant en toute impunité à Mirebalais. Hier, trois policiers haïtiens et un agent de brigade ont été tués dans des affrontements.
Dans ce contexte alarmant, la recherche de l’agent kényan Benedict Kabiru, porté disparu depuis plusieurs jours, se poursuit, sans nouvelle tangible jusqu’ici, malgré l’engagement affiché des forces internationales, déclare la note de la mission.
La MSSM a adressé ses condoléances à la Police Nationale d’Haïti et à la population, tout en exprimant sa gratitude pour leur soutien.
Toutefois, le décalage entre les actions de formation et l’ampleur de la crise sécuritaire soulève des interrogations légitimes. Pour de nombreux citoyens, ce communiqué a un goût amer. Le peuple haïtien attend des résultats concrets, pas des symboles.
La rédaction