Caracas, 11 avril 2025 – Le diplomate haïtien Jean Mary Vaval est arrivé ce vendredi à Caracas pour assumer ses fonctions en tant qu’ambassadeur désigné de la République d’Haïti auprès de la République bolivarienne du Venezuela a informé la chancellerie vénézuélienne. Il a été accueilli à l’aéroport international « Simón Bolívar » par Gustavo Díaz Aular, directeur général pour les Caraïbes au ministère vénézuélien des Relations extérieures, qui lui a souhaité la bienvenue au nom du gouvernement vénézuélien.
M. Vaval, qui a précédemment exercé comme conseiller à l’ambassade d’Haïti à Caracas, devrait prochainement remettre ses Copies de Style au ministre des Affaires étrangères Yván Gil Pinto, ainsi que ses Lettres de Créance au président de la République Nicolás Maduro Moros, conformément au protocole diplomatique.
Renforcer les liens bilatéraux dans un contexte délicat
La nomination du nouvel ambassadeur haïtien s’inscrit dans le cadre d’un partenariat historique entre Haïti et le Venezuela, deux pays qui partagent une longue tradition de coopération, notamment à travers des initiatives telles que PetroCaribe.
Une position à équilibrer au sein des relations internationales
Ce geste diplomatique intervient dans un contexte géopolitique marqué par des tensions autour de la présidentielle prévue au Venezuela en 2025. Plusieurs pays de la région, notamment la Colombie, le Chili, le Paraguay, l’Équateur, et l’Uruguay, ainsi que les États-Unis et le Canada, ont exprimé des préoccupations quant aux garanties démocratiques entourant le processus électoral vénézuélien.
De son côté, l’Organisation des Nations Unies (ONU) suit de près la situation, plusieurs de ses instances ayant appelé à des élections libres, transparentes et inclusives dans le pays. L’Union européenne a également indiqué qu’elle n’enverrait pas de mission d’observation électorale tant que certaines conditions minimales ne seraient pas réunies.
Entre continuité diplomatique et prudence stratégique
Haïti, traditionnellement proche de partenaires tels que les États-Unis, la France, le Canada, le Brésil, ainsi que du bloc régional de la CARICOM, poursuit sa démarche diplomatique non sans risque. Le versement de 500 millions de dollars pour apurer la dette liée au programme PetroCaribe aura toujours un goût amer pour l’ex-PM Ariel Henry, empêché de rentrer au pays depuis janvier 2024.
Cette décision du Dr Ariel Henry, lors Premier Ministre, intervenue alors que plusieurs de ces partenaires avaient imposé des sanctions au régime de Nicolás Maduro, a été perçue comme un geste de rapprochement malvenu dans un contexte de forte polarisation géopolitique. La chute de Ariel Henry peu après cet épisode a jeté une lumière crue sur les risques que comporte la navigation diplomatique entre alliés historiques et nouvelles réalités régionales.
La rédaction
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