À la suite d’échanges entre le secrétaire d’État américain et la Première ministre de la Barbade, Mia Mottley — également présidente en exercice de la Communauté des Caraïbes (CARICOM) —, les États-Unis ont exprimé un ferme soutien au gouvernement de transition et à la CARICOM.
« Les États-Unis supportent les efforts de la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS) dirigée par le Kenya et ceux de la CARICOM pour aider le gouvernement dans ses efforts en vue de restaurer la paix et la stabilité en Haïti face aux gangs criminels armés. Les États-Unis continuent de mener des consultations avec les gouvernements à travers la région. »
Dans une déclaration officielle publiée ce 13 avril, le département d’État américain, par la voix de sa porte-parole Tammy Bruce, a réaffirmé son appui aux efforts en cours pour rétablir la paix et la stabilité en Haïti. Les États-Unis soutiennent la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS), dirigée par le Kenya, ainsi que les démarches diplomatiques et sécuritaires de la CARICOM.
En effet, la CARICOM a publié un communiqué ce même 13 avril dénonçant les menaces proférées par une coalition de gangs criminels cherchant à renverser par la force les arrangements transitoires mis en place par les acteurs politiques haïtiens. Pour les dirigeants de la région, une telle manœuvre est « totalement inacceptable ».
«Les chefs de gouvernement de la Communauté des Caraïbes (CARICOM) sont profondément préoccupés par les récentes informations selon lesquelles une coalition de gangs criminels menace de s’emparer du pouvoir et d’imposer un changement de gouvernance en Haïti. C’est totalement inacceptable.
La CARICOM condamne fermement toute tentative de remplacer les dispositions transitoires par la force et la violence. Ces dispositions ont été mises en place par les parties prenantes haïtiennes pour ouvrir la voie à des élections libres et équitables d’ici le 7 février 2026 et pour rétablir l’autorité constitutionnelle d’Haïti.», rappelle la CARICOM.
L’organisation régionale met également en garde contre les conséquences humanitaires d’une escalade de la violence. Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), Haïti comptait en janvier dernier plus d’un million de déplacés internes. Rien qu’au cours du dernier mois, près de 60 000 Haïtiens supplémentaires ont été contraints de fuir leur domicile, poussés par l’insécurité croissante.
« Toute violence organisée supplémentaire ne fera qu’aggraver la crise humanitaire actuelle. Cela aussi est totalement inacceptable », a insisté l’organisation.
Toutefois, cette déclaration intervient dans un contexte politique particulièrement délicat. Depuis la nomination de Garry Conille à la tête du gouvernement, la CARICOM semble avoir pris ses distances vis-à-vis du Conseil présidentiel de transition (CPT). Selon, plusieurs sources, des parties prenantes du processus, comme l’Accord de Montana et la structure politique EDE dirigée par Claude Joseph, avaient même refusé de participer à une réunion convoquée par le groupe des personnalités éminentes de la CARICOM — un geste révélateur des tensions internes qui fragilisent l’architecture transitoire.
Face à cette fragilité, les États-Unis adoptent désormais une posture plus directe : en apportant un soutien explicite à la position de la CARICOM, Washington réaffirme sa volonté de maintenir la région activement engagée dans le processus haïtien.
La rédaction