Port-au-Prince, le 16 avril 2025 – La Jamaica Defence Force (JDF) a annoncé le retour de son équipe d’éclaireurs initialement déployée en Haïti dans le cadre de la Mission multinationale de soutien à la sécurité (MSS). Ce contingent d’avant-garde, dirigé par le colonel Kevron Henry, avait été mobilisé depuis septembre 2024 afin de contribuer à l’installation du quartier général de la mission et à la coordination logistique des forces sur le terrain, selon le média Jamaica Gleaner.
Selon le colonel Henry, les soldats jamaïcains ont assuré des fonctions clés : planification stratégique, soutien logistique, sécurité des installations, mais aussi formation du personnel et entretien des véhicules blindés. Un officier juridique faisait également partie de l’équipe pour élaborer un cadre réglementaire propre à la MSS.
« Nos troupes ont fait preuve de professionnalisme, de courage et d’une discipline exemplaire dans l’un des environnements les plus hostiles de la région », a-t-il déclaré au média jamaïcain.
Un nouveau contingent arrivé à Port-au-Prince
Dans le cadre d’une rotation régulière prévue par la JDF, une nouvelle équipe composée de 21 membres – 18 militaires de la JDF et 3 agents de la Jamaica Constabulary Force – est arrivée ce mardi 15 avril à Port-au-Prince pour prendre le relais. Il s’agit de la deuxième vague d’intervention jamaïcaine dans le cadre de la Force Multinationale dirigée par le Kenya 🇰🇪.
Une mission sous questionnement
Malgré la présence sur le terrain de cette mission internationale depuis juin 2024, la situation sécuritaire ne s’est pas améliorée de manière significative. Plusieurs zones, dont Pacot, Turgeau, Delmas, Solino, Nazon, Mirebalais et Kenscoff, sont désormais qualifiées de territoires perdus, tombés sous le contrôle accru de gangs armés.
Les critiques se multiplient dans l’opinion publique haïtienne. De nombreuses voix s’élèvent pour remettre en cause l’efficacité réelle de la MSS et sa coordination stratégique avec la Police nationale d’Haïti (PNH). L’absence de résultats visibles alimente une perte de confiance croissante dans les forces de l’ordre en Haïti.
Un nouvel événement choquant a renforcé ce sentiment d’abandon : une vidéo virale diffusée aujourd’hui montre la profanation du cadavre d’un homme présenté comme un policier haïtien porté disparu, après les récentes attaques survenues à Kenscoff. Ce drame renforce l’idée d’un effondrement de l’ordre public, même en présence d’une mission censée restaurer la sécurité.
La rédaction