Port-au-Prince, 16 avril 2025 – Le Royaume-Uni et la France ont exprimé ce mardi leur vive préoccupation face à des informations faisant état d’une coordination croissante entre des groupes criminels visant à déstabiliser le Conseil Présidentiel de Transition (CPT).
Dans une déclaration conjointe, les deux pays ont réaffirmé leur soutien à la CARICOM, à la Mission multinationale de soutien à la sécurité (MMSS) dirigée par le Kenya, ainsi qu’à la Police nationale d’Haïti (PNH), engagées dans une lutte difficile contre les gangs.
« Nous sommes déterminés à maintenir la pression sur ceux qui cherchent à déstabiliser Haïti par la mise en œuvre de sanctions, et nous appelons les autorités à appliquer pleinement le régime en vigueur », ont déclaré les chancelleries.
Washington soutient également la mission
Cette prise de position fait écho à celle des États-Unis, exprimée le 13 avril par la porte-parole du Département d’État, Tammy Bruce, qui a réaffirmé l’appui de Washington aux efforts de la CARICOM et du Kenya pour aider à restaurer la stabilité en Haïti :
« Les États-Unis soutiennent les efforts de la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS) dirigée par le Kenya et ceux de la CARICOM pour aider le gouvernement dans ses efforts en vue de restaurer la paix et la stabilité en Haïti face aux gangs criminels armés. »
Mobilisation populaire et montée des tensions
Ces déclarations interviennent alors que des manifestations populaires reprennent de l’ampleur, notamment dans le quartier de Canapé-Vert, initiateur du mouvement « Bwakale », symbolisant une forme de justice populaire et de résistance armée contre les gangs.
Le mouvement, porté par les Brigades de Canapé-Vert, appelle à une mobilisation totale ce 16 avril, dénonçant l’échec du CPT et de l’État dans leur mission de protection de la population. Le ton des leaders, jugé de plus en plus radical, évoque même l’occupation de la Villa d’Accueil, siège temporaire du gouvernement.
Parallèlement, Jimmy Cherizier alias Barbecue a affirmé la volonté de sa coalition de gangs de se constituer en parti politique, accentuant le flou sécuritaire et politique actuel.
La rédaction