Le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) dénonce une escalade de la violence dans les départements de l’Ouest et de l’Artibonite. Des pertes en vies humaines sont enregistrées, les citoyens fuient en masse leurs résidences pour tenter d’échapper à la violence incontrôlée des gangs armés.
Dans un rapport daté du 18 août acheminé à notre rédaction, l’organisation de droits humains a exprimé de vives préoccupations face au climat de violence prévalant dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince (Ouest) mais également dans plusieurs localités du département de l’Artibonite.
Carrefour, Carrefour-Feuilles, Croix-des-Bouquets, Delmas, La Croix Périsse, Savien, Solino et Nazon sont entre autres les localités touchées par cette violence aveugle provoquant la fuite des citoyens, des morts et des blessés.
Des actes de pillage, des viols et des vols sont aussi enregistrés dans ces zones, déplore l’organisation de droits humains.
Elle dénonce également l’inertie du Conseil Supérieur de la Police Nationale (CSPN) qui boude systématiquement les nombreux appels à l’aide lancés par la population en détresse.
En effet, depuis le début du mois d’août, des tirs d’armes automatiques sont entendus un peu partout dans les départements de l’Ouest et de l’Artibonite, particulièrement dans les fiefs des gangs armés et aux alentours, note le RNDDH.
De nombreux citoyens qui, pour la plupart, vaquaient à leurs activités, ont été assassinés.
Cinq personnes ont été tuées et plusieurs autres blessées le 4 août dernier, à Carrefour Peille dans la commune de Liancourt (Artibonite), lors d’une attaque simultanée des gangs armés Gran Grif et Kokorat San Ras.
Du 4 au 16 août, pas moins de 54 personnes dont deux policiers, ont été tuées dans des attaques armées sporadiques enregistrées à Carrefour-Feuilles, affirme le RNDDH dont le rapport fournit des détails sur les identités des victimes et les circonstances dans lesquelles elles ont été assassinées.
Le RNDDH dénonce la complicité du CSPN, le Conseil Supérieur de la Police Nationale, et souligne que, dans certains cas, des membres d’une même famille, dont des enfants, sont froidement abattus par les bandits armés et leurs cadavres brûlés ont été livrés aux chiens.
Pour le RNDDH, il est évident que, dans les départements de l’Artibonite et dans l’Ouest, les gangs armés sont activés en vue de maintenir un climat de terreur dans le pays.
Ils tuent des citoyens, blessent d’autres et chassent des milliers de familles de leurs domiciles.
Pour la seule première partie du mois du mois d’août, au moins 73 personnes ont été assassinées dont 54 à Carrefour-Feuilles.
Les proches des victimes estiment que la police n’a rien tenté en vue de les protéger de la fureur des gangs armés.
Dans le cas de Carrefour-Feuilles, les agents de la PNH qui circulaient à bord des blindés de l’institution semblaient, par leur comportement, n’avoir reçu l’ordre que de protéger le sous-commissariat de la zone, déplore le RNDDH.
Il estime que le gouvernement de facto dirigé par le premier ministre Ariel Henry met en œuvre une politique de chaos en vue de justifier, auprès de la communauté internationale, la demande d’intervention militaire étrangère qu’il a produite, de continuer à protéger les gangs armés et de garder le pouvoir.
Le RNDDH rappelle que les droits à la vie, à la sécurité, à l’intégrité physique et psychique et à la propriété privée constituent des droits fondamentaux consacrés tant par la constitution haïtienne en vigueur que par les instruments internationaux et régionaux de protection des Droits Humains ratifiés par Haïti.
La Rédaction
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