Le protecteur du citoyen, le docteur Renan Hédouville, se montre très actif ces derniers jours, dans les prises de positions en faveur des migrants haïtiens en République Dominicaine suite à la décision du président Luis Abinader de fermer les frontières avec Haïti. Il écrit à son homologue dominicain (défenseur du peuple), le docteur Pablo Ulloa, au Haut-commissaire des Nations Unies aux droits humains Volker Turk, à l’expert indépendant des nations unies pour Haïti William O’Neill et au secrétaire général du RINDHCA, Pedro Francisco Callisaya Ayo, pour attirer leur attention sur la situation des migrants haïtiens en République Dominicaine et leur demander, chacun en ce qui le concerne, d’intervenir pour assurer le respect des droits de ces citoyens sur le sol dominicain.
Port-au-Prince, le 19 septembre 2023. Le protecteur du citoyen Renan Hédouville écrit au défenseur du peuple dominicain, le docteur Pablo Ulloa, pour solliciter ses bons offices face aux mesures discriminatoires infligées par le gouvernement dominicain aux ressortissants haïtiens se trouvant sur le sol dominicain suite à un conflit entre les deux États partageant l’ile au sujet des travaux de construction d’un canal sur la rivière massacre.
Il fait remarquer que depuis le début du conflit, les plus hautes autorités dominicaines ont annoncé diverses mesures drastiques qui suscitent de vives préoccupations au sein de l’opinion internationale.
Aussi, Me Hédouville déplore qu’après la fermeture de toutes les frontières avec Haïti, le syndicat des chauffeurs dominicains envisage d’interdire à ses membres de transporter des haïtiens, avec ou sans papier, pour protester contre le dossier du canal.
« Les ressortissants haïtiens sont l’objet de nombreuses agressions et de menaces de mort. Les femmes enceintes, les enfants en bas âge, les personnes à mobilité réduite ne sont pas épargnés, une situation qui annonce un génocide si rien n’est fait », affirme Me Hédouville.
De tels agissements constituent, à bien des égards, de graves violations des droits humains mettant en danger la vie de certains ressortissants haïtiens à besoins spéciaux et sont incompatibles aux dispositions relatives au droit international humanitaire et à la protection des droits des migrants/réfugiés auxquelles la République dominicaine est État partie, fait remarquer le protecteur du citoyen.
Aussi, il demande au défenseur du peuple en République Dominicaine, d’intercéder auprès des plus hautes autorités de son pays pour faire cesser les attaques violentes et les mesures discriminatoires à l’encontre des ressortissants haïtiens sur le sol dominicain conformément au principe de l’universalité des droits de l’homme.
Il recommande aux autorités dominicaines la voie du dialogue ou de la médiation avec leurs homologues haïtiennes pour une solution pacifique à ce problème.
Au secrétaire général du RINDHCA, Pedro Francisco Callisaya Aro, le protecteur du citoyen a exprimé ses préoccupations par les agissements des autorités dominicaines. Des agissements qui, fait-il remarquer, constituent de graves violations des droits humains mettant en danger la vie des ressortissants haïtiens.
Au Haut-Commissaire aux droits de l’homme des Nations Unies, Volker Turk, Me Hédouville souligne qu’en sa qualité de membre de la grande famille des institutions nationales des droits humains, l’OPC lance un appel à la solidarité et dit souhaiter que la GANRHI intervienne de manière à encourager toute initiative de la communauté internationale pour porter les autorités dominicaines à favoriser la voie du dialogue ou de la médiation avec Haïti pour trouver une solution pacifique à ce problème.
Et enfin, à l’expert indépendant des Nations Unies pour Haïti, il exprime ses mêmes préoccupations et réaffirme sa foi dans le dialogue ou la médiation pour résoudre dans la paix ce conflit.
La Rédaction
