Dans un rapport des Nations unies nous lisons : « L’eau doit être un motif de coopération et non de conflit… L’eau, la paix et la sécurité sont inextricablement liées… Là où coule l’eau doit couler la paix … sans une gestion efficace de nos ressources en eau, nous risquons de voir s’intensifier les différends entre les communautés et les secteurs, et même les tensions entre les nations » (6 juin 2017).
L’affaire « Massacre » est-elle bien cernée ? Ces disputes autour du Massacre sont-elles un prélude à un massacre des enfants d’Hispaniola ou sont-elles le résultat d’anciens contentieux non liquidés ou de conflits mal gérés ou mieux encore l’expression des tendances d’hommes et femmes politiques impulsifs égocentriques et désespérés?
La tension qu’engendre le conflit fait monter la tension (pression artérielle) de plus d’un, car on n’arrive toujours pas à voir clair dans cette affaire et les rumeurs sur les réseaux vont bon train et enveniment la situation.
Il est vrai, selon l’histoire, qu’Haïti a occupé la République dominicaine, mais comment un conflit d’eau peut-il entrainer ou engendrer une occupation d’Haïti par la Dominicanie ? L’affaire Massacre serait-elle un épiphénomène ? Le 15 septembre, la note de presse du ministère des Affaires étrangères nous informe que le gouvernement de facto « a clairement manifesté sa désapprobation » à l’ambassadeur dominicain. Nous savons que le fait d’ éviter les conflits au lieu de les résoudre retarde les solutions et redouble les problèmes, car les conflits non résolus gagnent toujours en ampleur et ont plus tard des rebondissements négatifs. Si ce gouvernement n’a jamais manifesté de l’empathie pour les déplacés de Pernier, Torcelle, Canaan, et… enfin Carrefour-Feuilles, peut-on s’attendre à mieux ? Sa mission est tout à fait « étrangère ». Le gouvernement de facto ne fait que constater, « explorer », examiner de loin les affaires haïtiennes comme le font les autres étrangers de la communauté internationale dont il fait partie. Ce qui a de la valeur, c’est de se montrer actif et intéressé en ce qui concerne les affaires « étrangères ».
Le peuple n’a rien à attendre de ce gouvernement de fait et de doublure sans envergure. Les membres et alliés ne méritent pas vraiment la pitié de la population qui serait tentée de s’écrier : « Pauvres malheureux misérables ! » En effet, ce sont des « sous-femmes et sous-hommes » qui se couvrent de ridicule parce qu’ils n’ont pas d’identité et ont besoin de se frotter à « certaines couches » pour se forger un semblant, ou encore parce qu’ils ne veulent plus manquer de pain et ne rien trouver à la maison pour faire taire le grondement abdominal ; pour eux il ne faut pas être reconnaissant à la misère… et n’ayant aucune conscience, ils ne flirtent qu’avec « la déviance. »
Qu’on ouvre les frontières pour les fermer à nouveau, cela ne résoudra pas le vrai problème qui est celui de l’absence de dirigeants intègres, nationalistes et patriotes dans le pays. Haïti présente un déficit de ce côté et c’est là son talon d’Achille. Le pays aura toujours à faire face à des situations similaires, c’est-à-dire, à être traité en mineur, en vassal même tant que nous aurons cette inégalité au milieu de la population, tant que nous n’investissons pas dans le domaine éducatif, tant que nous acceptons d’avoir à la tête du pays des gangsters à cravate, des malnutris mentaux, des ineptes, ou des instruits incompétents… enfin, des dénaturés.
Epiphénomène ou pas, nous devons reconnaitre que nous sommes les seuls responsables de nous sortir de cet état. Se plaindre ne nous conduira nulle part. Il nous faut des actes concrets. Par exemple ceux qui ont des ambitions politiques, présentez-nous votre politique nationale tout en nous révélant votre politique étrangère. N’attendez pas l’annonce des élections pour crier sur les toits un tas de mensonges. Que craignez-vous ? Qu’on vole vos idées ou qu’on vous retire votre visa ou qu’on gèle vos fonds? Si vous répondez oui à n’importe laquelle des suppositions, vous n’êtes ni patriote ni nationaliste, donc vous n’êtes pas un citoyen et de ce fait vous n’êtes pas éligible.
Peuple haïtien, ne nous laissons pas entrainer dans des aventures à allure nationaliste ou patriotique. Certes, le voisin est arrogant et manque de finesse et n’utilise pas les vraies stratégies diplomatiques. Mais, chez nous aussi il y a des problèmes.
Utilisons notre bon sens et « ne faisons rien par esprit de rivalité ou par désir d’une gloire sans valeur ». Essayons de comprendre le mobile des meneurs qui sont loin d’être des leaders. Pourquoi cette affaire d’eau a fait monter la tension ? Réfléchissons non pas seulement sur ce que les voisins pensent et font mais sur ce que nos propres haïtiens ont comme mobile. Plus près de nous, où sont-ils, les « satrapes étrangers » qui nous faisaient bloquer le pays en brandissant le slogan « peyi lòk » ? Où sommes-nous aujourd’hui ? Réfléchissons !
« L’eau, la paix et la sécurité sont inextricablement liées… » Nous n’avons ni l’un, ni l’autre, ni les autres … Alors pourquoi cette tension qui donne des démangeaisons ici et là-bas ? Quel est le vrai problème ?
Dr Winie E. Robin
Conférence Nationale : Sauver Haïti (Facebook)
16 septembre 2023
@lequotidienht