Les autorités locales de Ouanaminthe ont rencontré celles de Dajabón. Ce dimanche, un va et vient au niveau de la frontière Dajabón-Ouanaminthe s’apparentait à une reprise des activités commerciales car la porte du côté haïtien est ouverte. Mais, contrairement à ce qui a été rapporté par certains médias dominicains, ce n’était pas pour la reprise du commerce entre les deux pays. La vérité est toute autre.
En effet, après une réunion entre les autorités locales et des représentants du secteur des affaires de Dajabón et de Ouanaminthe, un accord a été conclu pour :
- – Permettre aux commerçants haïtiens d’évaluer leurs pertes au marché binational suite à l’incendie du 11 octobre dernier et de récupérer aussi leurs marchandises restantes pour être vendues sur le marché haïtien;
- – Donner l’accès aux haïtiens et dominicains qui étaient bloqués à la frontière avec leur véhicule et permettre ainsi à chacun de rentrer dans son propre pays .
Selon notre source à Ouanaminthe qui était présente lors des pourparlers, il ne s’agit nullement d’une reprise des activités commerciales entre les deux pays, mais d’un accord de facilitation pour les commerçants haïtiens victimes de l’incendie.
Dans les photos publiées sur le compte X (Twitter) de Listin Diario et en circulation sur les réseaux, il s’agit de conducteurs qui étaient bloqués et de commerçants haïtiens qui avaient leurs marchandises au marché binational et non d’acheteurs selon notre source.
Cette rencontre a eu lieu tôt ce dimanche matin avec les autorités de Dajabón sur le pont frontalier des deux pays.
Du côté d’Haiti étaient présents : le magistrat de Ouanaminthe, Luma Démétrius, le vice-délégué de l’arrondissement de Ouanaminthe, Harold Joseph, le délégué Départemental du Nord’est, des membres de la société civile et le comité du Canal.
Ils avaient jugé nécessaire de trouver une solution pour les marchands qui ont perdu leurs stocks lors de l’incendie provoqué au marché binational dont la sécurité est sous le contrôle exclusif des dominicains.
Les commerçants haïtiens ne pouvaient accéder à leurs entrepôts depuis la décision unilatérale de Luís Abinader de fermer les frontières terrestre, maritime et aérienne le 15 septembre dernier; ce pour exiger la suspension de la construction du Canal sur la rivière massacre, à Ouanaminthe.
Il fallait donc permettre aux commerçants tout au moins de faire le constat des marchandises perdues et d’évaluer ce qui leur restait. Il a été décidé qu’ils pourraient récupérer leur stock dans les entrepôts pour les vendre sur le marché haïtien.
Du côté de la République Dominicaine étaient présents : l’homme d’affaires Héctor Kilderes Taveras, et des membres du Corps spécialisé de sécurité frontalière terrestre (Cesfront).
Personne n’a été faire des achats à Dajabón ce dimanche. La population a décidé que plus jamais, les haïtiens ne traverseront la frontière pour aller acheter du côté dominicain dans les mêmes conditions antérieures à la décision du 15 Septembre de Luís Abinader.
La porte frontalière du côté haïtien restera donc fermée en attendant un accord bien établi avec le gouvernement dominicain.
La Rédaction