Communiqué du MIREX – 9 novembre 2023
Le Ministère des Affaires étrangères de la République dominicaine a été perplexe quant aux termes du communiqué de presse publié hier par le Ministère haïtien des Affaires étrangères. Il informe l’opinion publique que les incidents qui ont eu lieu le 7 ont pour origine des actions de provocation menées par l’armée de la République dominicaine, qui comprennent des violations présumées de l’espace aérien et terrestre haïtien. Selon le communiqué, des « observateurs » ont indiqué que les militaires dominicains avaient violé le territoire haïtien, apparemment en réponse à ce qui est considéré comme une incursion haïtienne en territoire dominicain, ce que nous rejetons catégoriquement.
Il est confirmé que les événements en question ont été initiés par des ressortissants haïtiens qui se sont introduits en territoire dominicain en creusant une tranchée en territoire dominicain dans le but d’entraver le travail des patrouilles frontalières.
Pendant qu’ils menaient cette action, ils ont abaissé et se sont approprié un drapeau dominicain qui délimitait notre sol patriotique. Tout cela s’est produit avec le soutien de personnes portant des armes à feu, dont l’affiliation institutionnelle est incertaine, car nous ne savons toujours pas si elles appartiennent à un organisme officiel haïtien. La gravité de ces événements est très bien documentée, non pas par les prétendus « observateurs » mentionnés dans le communiqué haïtien, mais par des enregistrements vidéo qui ont été largement diffusés le jour même. On y voit les militaires dominicains tenter de convaincre pacifiquement les contrevenants de l’erreur qu’ils ont commise en considérant la nouvelle clôture intelligente en cours de construction dans la région comme la frontière.
Face à ces faits, lors d’une conversation téléphonique entre les ministres des affaires étrangères Roberto Alvarez et Jean Victor Geneus, ce dernier a déclaré que cette action était inacceptable et a promis d’envoyer immédiatement une de ses forces de police pour mettre fin à l’usurpation territoriale qui était en train de se produire. En effet, cette force est arrivée sur les lieux en fin d’après-midi et la foule a commencé à se disperser, ramenant le calme dans la région. Cependant, le lendemain matin, un autre groupe a tenté de détruire la pyramide numéro 13, qui, bien qu’elle n’ait pas été détruite, a subi d’importants dégâts.
Plus grave encore, le communiqué de presse du ministère haïtien des Affaires étrangères que nous commentons ici, fait preuve d’une extrême inconstance en se faisant l’écho d' »observateurs » non identifiés, rejetant les informations fournies par le ministre Alvarez, ainsi que les preuves vidéo et les témoignages de personnes sensées du côté haïtien. Ce communiqué montre une tendance manipulatrice à présenter les Dominicains comme des provocateurs, alors que ce sont eux qui ont fait preuve d’une grande sérénité face aux prédateurs. La seule personne blessée dans ces incidents est un citoyen haïtien qui a été attaqué à coups de pierres par ses propres compatriotes alors qu’il tentait de calmer la foule.
Nous sommes en droit de penser que la bonne foi et la transparence dont a fait preuve la partie dominicaine ont été utilisées par les autorités haïtiennes pour éviter d’assumer la responsabilité d’affronter ceux qui ont imposé la situation qui dure depuis le début de la construction illégale du canal sur la rivière Dajabón.
Il s’agit d’une violation flagrante du territoire dominicain-dominicain par des secteurs dont on nous disait jusqu’à récemment qu’ils agissaient de manière autonome. Aujourd’hui, nous nous demandons s’il existe réellement une volonté de « remédier au conflit » du côté haïtien.
Nous lançons un appel pressant aux autorités haïtiennes pour qu’elles reprennent le contrôle de l’ordre sur leur territoire et qu’elles évitent de nouvelles situations qui aggraveraient encore la situation délicate.
Nous demandons également au gouvernement haïtien de ratifier publiquement qu’il ne remet nullement en cause la délimitation actuelle de la frontière basée sur les accords de 1929, 1935 et 1936.
Nous affirmons que la République dominicaine n’a en aucun cas violé l’intégrité territoriale d’Haïti.
Le gouvernement de la République dominicaine réitère sa volonté d’engager un dialogue franc, transparent et responsable pour résoudre la crise actuelle, mais affirme également avec force qu’il prendra, conformément à la loi, toutes les mesures nécessaires pour préserver son intégrité territoriale.