Au cours du quatrième trimestre 2023 (octobre-décembre), le Service des droits de l’homme (SDH) du Bureau intégré des Nations unies en Haïti (BINUH) a enregistré 2.327 victimes de meurtres, de blessures et d’enlèvements à travers le pays ; les hommes représentant 73% des victimes, les femmes 24% et les enfants 3%. Cela constitue une augmentation de près de 8% par rapport au trimestre précédent (juillet-septembre 2023) . Ce qui porte le nombre total de victimes à plus de 8.400 au cours de l’année 2023, selon le dernier rapport trimestriel portant sur la situation des droits de l’homme en Haïti.
Le plus grand nombre de victimes de meurtres et de blessures a continué d’être documenté dans la capitale (80%), où la violence s’est répandue dans les communes situées à l’entrée sud. La capitale a aussi été marquée par des attaques de grande envergure marquant l’extension territoriale des groupes criminels en vue d’accéder à de nouvelles « sources de revenus » et de se créer des possibilités de fuite lors des opérations policières.
Dans le département de l’Artibonite, les activités criminelles ont causé 9% des victimes de meurtres et de blessures enregistrés au niveau national. Qui plus est, les enlèvements dans cette région ont continué à dépasser, pour le deuxième trimestre consécutif, ceux enregistrés dans le département de l’Ouest. Victimes de meurtres et de blessures Au cours du dernier trimestre 2023, au moins 1.634 personnes ont été tuées ou blessées en raison de la violence des groupes criminels. La plupart ont été victimes de balles lors d’attaques extrêmement violentes, lancées notamment dans les communes de Carrefour, Cité Soleil, Gressier et Port-au-Prince (Département de l’Ouest).
Enlèvements
Au moins 693 personnes ont été enlevées au cours du dernier trimestre 2023, soit une augmentation de 18 % par rapport au trimestre précédent. La plupart des enlèvements (63 %) ont eu lieu dans la région du bas Artibonite, où les enlèvements collectifs de personnes voyageant dans des véhicules de transport public sur les routes principales, sont devenus fréquents. Dans la zone métropolitaine, près de 50 % des victimes ont été enlevées dans les communes de Croix-des-Bouquets et de Port-au-Prince. Des enlèvements ont également été signalés dans les communes de Carrefour et de Gressier depuis que des gangs y ont établi des cellules à la fin du mois d’octobre.
Aucune catégorie sociale n’a été épargnée : des vendeurs de rue et des agriculteurs – généralement pris lors des enlèvements collectifs alors qu’ils se déplaçaient à bord de véhicules de transport en commun – aux professionnels de haut niveau, y compris des médecins et des fonctionnaires – qui ont été ciblés alors qu’ils conduisaient leurs véhicules privés, ou se trouvaient à proximité de leur résidence ou de leur lieu de travail. Dans certains cas, les kidnappeurs portaient des uniformes semblables à ceux de la police afin d’intercepter plus facilement les victimes.