Les acteurs politiques regroupés au sein de l’Accord de Montana sont clairs et sans équivoque. Ils estiment que « promouvoir un consensus autour du maintien du Docteur Ariel Henry à la tête de l’État est inadmissible ». Plusieurs partis politiques ont décidé de boycotter la rencontre du CARICOM (5 et 6 mars) sur la situation d’Haïti. La rencontre a finalement été reportée.
C’est ce mardi que les protagonistes de la crise haïtienne étaient appelés, une fois de plus, à se retrouver à Guyana, pour débattre des solutions de sortie de crise. Mais les principaux partis de l’opposition n’ont pas été pressés de confirmer leur participation à cette rencontre et elle a finalement été reportée.
Et c’est un proche du premier ministre Ariel Henry qui l’a confirmé au journal Le Nouvelliste. En effet, Me André Michel a reconnu que les acteurs de l’opposition mettaient du temps à confirmer ou refuser leur participation. Il affirme que le renvoi de la réunion de Guyana a émergé comme une solution de sagesse.
Dans une lettre rendue publique ce mardi, le Bureau de Suivi de l’Accord de Montana, a souligné ce qui suit à l’intention de M. Irfaan Ali président de la République Coopérative de Guyane et de la conférence des chefs de Gouvernement de la Communauté Caribéenne (CARICOM).
« Promouvoir un consensus autour du maintien du Docteur Ariel Henry à la tête de l’État est inadmissible ».
Le BSA regrette que M. Ali ait ignoré la responsabilité des dirigeants (actuels) dans l’aggravation de la crise, l’invite à cette rencontre en présentant un agenda qui n’envisage pas l’éventualité du remplacement du Premier ministre de facto.
Il fait remarquer que ce sont pratiquement tous les secteurs haïtiens, qui réclament le départ d’Ariel Henry considéré comme le principal irritant qui entrave toute perspective sérieuse de déblocage de la crise.
« Comment, après tant de mensonges de la coalition au pouvoir et de non-respect répété de ses engagements, demander à la population d’accorder sa confiance à cette même équipe pour organiser des élections crédibles et démocratiques qui permettraient à Haïti de s’inscrire durablement dans une ère de stabilité politique », s’interroge le BSA.
Il estime que « la seule voie de sortie de cette crise profonde réside dans un mécanisme capable de mobiliser les forces sociales pour débarrasser la République de ces usurpateurs qui occupent l’espace du pouvoir et instaurer un gouvernement de sauvetage national avec une feuille de route claire et un échéancier précis ».
Le parti « Les Engagés pour le Développement » avait aussi posé ses conditions pour participer à la rencontre de Guyana.
EDE exigeait des clarifications sur le titre et la qualité par lesquels Ariel Henry continue d’occuper les espaces du pouvoir alors que l’accord du 21 décembre 2022 qui lui donnait une certaine légitimité, a expiré le 7 février dernier.
Le parti de Claude Joseph réclamait aussi la libération des prisonniers politiques et l’ouverture d’une enquête pour clarifier les circonstances et les présumés auteurs de l’assassinat du militant Roosevelt Constant, dit Tipa aux Cayes ainsi que l’assassinat des 5 agents de la Brigade de Surveillance des Aires Protégées (BSAP) à Pétion-Ville, le mois dernier.
EDE souhaitait aussi que le gouvernement d’Ariel Henry renonce à utiliser le dossier de l’assassinat du président Jovenel Moïse à des fins de persécution politique.
La Rédaction