Dans une correspondance du 02 Avril 2024 Père Raynold Joseph de la Congrégation du Saint Esprit fait une évaluation de l’attaque des gangs armés sur le Petit Séminaire Collège Saint Martial.
Le père spiritain souligne que la situation à Port-au-Prince devient hors de contrôle et “nous en sommes plus que jamais victimes”.
Le lundi 1er avril 2024, à 5h p.m. des bandits armés se sont introduits dans l’enceinte du Petit Séminaire Collège Saint Martial en escaladant un mur mal protégé d’une rue arrière.
Après avoir neutralisé les deux gardiens, ils ont commencé à brûler des véhicules parqués sur la cour et à vandaliser l’espace.
Les Pères Isaac Aujour, Migenson Saint Germain, Rodel François et Werby Mitial, en plus du personnel de maison, de deux membres de l’administration de l’école et de deux mécaniciens étaient sur les lieux.
Ils n’ont pas eu le temps de fuir et ont dû se cacher dans la résidence ou d’autres locaux, espérant une intervention de la police.
Cependant, cette dernière, étant débordée par l’attaque, au même moment, du Palais National tout proche du Collège, n’est pas intervenue malgré les appels répétés que nous avons pu effectuer.
Pendant plus de 6 heures de temps, les bandits ont continué à piller, incendier, voler…
Finalement les Pères et le personnel ont pu s’échapper, les uns trouvant refuge à la maison de Formation à trente minutes à pieds, les autres dans la rue ou à la Cathédrale, voisine de l’école.
Il n’y a donc pas eu de victime physique lors de l’attaque, mais les dégâts matériels sont considérables : quatre voitures brûlées, les autres vandalisées, l’administration du Collège incendiée, la Procure pillée tout comme la résidence communautaire et les locaux scolaires : réfrigérateurs, panneaux solaires, batteries, inverters, système de potabiliation de l’eau, matelas, matériel informatique et électronique…
La Bibliothèque Haïtienne des Spiritains, patrimoine national, n’a pas été touchée.
Mais il est probable que d’autres intrusions aient lieu dans les heures ou les jours qui viennent si l’école, par un moyen ou par un autre, n’est pas sécurisée.
Nous sommes dans la désolation, et l’inquiétude reste grande devant la dégradation continue de la situation du pays, conclut avec amertume le père Joseph.