On aurait jamais pensé que les intransigeants “Petrochallengers” auraient, un jour, partagé la même table que PHTK de Michel J. Martelly et Fanmi Lavalas de Jean Bertrand Aristide, EDE/RED de Claude Joseph, Renald Lubérice et des Jovenelistes et de Pitit Desalin du tumultueux Moise Jean-Charles ; la même table que ceux qu’ils ont pointés du doigt tout au long de leur plaidoyer pour la restitution des fonds Petrocaribe. Le partage du pouvoir nous expose donc à bien des choses et de comportements.
Sans citer de noms, il serait opportun de demander à ces jeunes hommes et femmes pourquoi aujourd’hui ils se partagent le gâteau dénommé Haïti avec les coupables tant dénoncés qui ont conduit à l’échec de la Nation depuis le départ de Jean Claude Duvalier. Sont-ils devenus plus mûrs, plus adultes ou ont-ils simplement mordu à l’hameçon de la politicaillerie autant que ceux à qui ils adressaient leurs acerbes reproches et critiques. Des reproches qui frôlaient souvent l’arrogance d’après certains invités lors des émissions politiques et débats publiques.
Dire qu’ils étaient parmi ceux qui avaient refusé de négocier avec le Président Jovenel Moise les responsabilités de l’Etat, dans une compréhension à la dimension de leur patriotisme, même à l’intérieur d’une commission de suivi pour la réalisation du procès Petrocaribe. Ils n’avaient pas confiance dans “le système” et en ceux qui étaient réputés être proches de Jovenel Moïse.
Qu’est ce qui a changé aujourd’hui ? Est-ce le système ou les gens qui sont sur la table ? Ou l’objectif poursuivi par l’équipe ?
Si au début du mouvement #KòtKòbPetrocaribe, en 2018, l’équipe n’était pas madrée politiquement, aujourd’hui six (6) ans plus tard, l’opportunisme et la maturité politique sont de rigueur et s’imposent. Mais, la stratégie actuelle reste un peu floue car on ne comprend pas trop bien comment les Petrochallengers NOU PAP DOMI, une partie prenante du Conseil présidentiel de transition (CPT) peut décider de se convertir en vigilance de sa propre portion.
Est-ce une stratégie ou de l’infantilisme politique ?
Bien ancrés dans l’équipe de l’Accord de Montana, des membres de Petrochallengers ont même fait fuir Dominique Dupuy, la représentante lors de EDE/RED et Compromis Historique.
Ces défenseurs de reddition de comptes et de lutte contre la corruption acceptent pourtant aujourd’hui que la Constitution de 1987 soit piétinée en acceptant de donner leur approbation à l’accord du 3 avril 2024 du Conseil présidentiel de transition qui ne tient pas compte du processus de décharge tant des neuf (9) Présidents du CPT, que du Premier ministre et des ministres de la transition, de leur nationalité ni de leur résidence.
La nébuleuse Accord Montana doit être remaniée pour ne pas être finalement éclatée par ses propres structures qui jusqu’à présent n’ont pas présenté à la société haïtienne leur acte de naissance légal.
Quelqu’un doit dire aux Petrochallengers Nou Pap Domi, s’ils ne l’avaient pas encore compris, qu’ils sont aujourd’hui dans le pouvoir pots-pourris et non dans l’opposition. Le représentant de Nou Pap Domi est d’ailleurs membre de la commission Protocole dans le cadre du Conseil présidentiel de transition prévue pour ce jeudi 25 Avril à 10h00 AM à la Villa d’accueil à Musseau où est actuellement logée la Primature.
Cette forme de vigilance qu’ils souhaitent construire à l’intérieur de l’Accord de Montana doit être mieux définie pour ne pas être perçu comme l’équipe qui aura fragilisé le Conseil présidentiel de transition par des prises de position acerbes à l’encontre de leurs partenaires politiques par association. Seule la solidarité entre les membres pourra créer une bonne synergie même si ce sont des mariages contre nature.
Désormais, les grands ennemis politiques d’hier sont mains dans la main pour une nouvelle danse de valse à neuf (9). “Menm moun fou sezi”.
Les fils et les filles d’Haïti arrivent finalement à définir une partition pour une nouvelle symphonie. Une portée de neuf (9) mesures additionnant des notes qui, naguère, ne s’accordaient pas comme la musique baroque des temps anciens. Les élites politiques, de la société civile et du secteur privé d’Haïti arrivent à s’entendre sur un nouveau cocktail pour le peuple. Neuf (9) potions dont on connaît tous les effets depuis 38 ans. Enivrant!
La nation est sceptique et ne donnera pas carte blanche aux neuf (9) nouveaux présidents ni aux structures qui les ont délégués.
La rédaction